Laurent Andrés, président de la société BB Distribe qu’il a reprise à la barre du tribunal de commerce il y a douze ans, annonce d’emblée : "Le marché mondial des couches-culottes est de 230 milliards d’unités". Sur cet énorme marché, trusté par le géant américain Pampers, la société dirigée par l’entrepreneur lyonnais, s’est arrogé une place de choix. Chaque année 1,25 milliard de couches pour bébé sortent de l’usine vosgienne, à une cadence de 600 couches par minute sur chacune des lignes de production, non-stop de jour comme de nuit, et 363 jours par an. Les lignes sont fortement automatisées "de l’apport de matière jusqu’au montage des palettes pour nos clients", indique le dirigeant de cette PME de 90 salariés.
L’année 2023 marque un changement d’échelle dans l’histoire de BB Distribe qui boucle un investissement de 25 millions d’euros sur son site de production. Entièrement autofinancées, trois nouvelles lignes de production viennent compléter le site, répondant à plusieurs objectifs.
Des nouveaux clients, des nouveaux marchés
D’abord l’entrée d’un nouveau client dans le portefeuille de BB Distribe, à savoir l’entreprise Biocoop qui va faire produire ses couches sous la marque exclusive "Mondoudou" par l’industriel vosgien. À cela s’ajoute l’ouverture de deux nouveaux segments de marché. D’abord, le marché des couches pour les grands prématurés (des bébés entre 500 et 800 grammes), qui représente "7 % des ventes de couches et où Pampers pour l’heure navigue sans concurrence", décrit Laurent Andrés. Et le marché de l’hygiène féminine avec une première ligne de production capable de sortir 250 millions d’unités par an, à la fois avec sa nouvelle marque propre "Miss Bio" mais aussi pour ses clients sur les changes écologiques présents dans l’hygiène féminine. Une trentaine de postes seront ouverts pour piloter la production en 5x8.
L’entreprise souhaite également basculer sa part d’export de 40 % à 60 % dans les prochaines années. "En Indonésie, par exemple, il y a 5 millions de naissances par an, contre 750 000 en France. Les gros marchés à venir sont à l’export", assure le chef d’entreprise.
Devenir autonome en énergie
L’investissement dans l’outil de production, avec un bâtiment neuf de 5 000 m2 et un entrepôt de stockage de 2 000 m2, s’accompagne d’un investissement pour l’autonomie énergétique du site. "Il faut concevoir que l’énergie ne sera plus bon marché", précise l’industriel qui a complètement couvert son nouveau bâtiment de panneaux solaires et prévoit d’installer 40 éoliennes horizontales en compléments. L’entrepreneur envisage également d’installer la solution Chrysalis de la start-up Earthwake pour valoriser les chutes de production afin d’en faire du carburant, qu’il utiliserait ensuite dans un générateur pour compléter la production électrique des installations renouvelables.
Si les dernières lignes d’investissements tournent déjà, l’inauguration officielle aura lieu le 23 juin 2023. L’industriel projette également d’implanter un nouveau site dans les Vosges dans les prochaines années, cette fois "avec des partenaires bancaires", assure le dirigeant.
