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L'industriel Ernst prévoit une centaine de recrutements d'ici cinq à dix ans
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L'industriel Ernst prévoit une centaine de recrutements d'ici cinq à dix ans

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Pour toucher de plus gros donneurs d'ordres, Ernst doit grandir et aller de la production de pièces mécaniques en petite série vers la grande série. Un changement d'échelle qui passe par une vague de recrutements, freinée par le manque de profils formés.

Jacky Schaal, responsable d'Ernst à Niederbronn-les-Bains, entouré de son responsable de production, Christian Rusch, et du responsable du planning logistique et environnement, Christophe Mehl — Photo : © Adelise Foucault

Ernst, à Niederbronn-les-Bains (Bas-Rhin), vient de finaliser une extension de 1 500 m² de son site. L’entreprise de découpage et d’emboutissage de pièces mécaniques de haute précision emploie 85 personnes et a réalisé un chiffre d’affaires de 9 M€ en 2018. La structure, qui appartient au groupe allemand Ernst (140 M€ de CA ; 810 salariés), a investi 1,1 M€ dans ce projet visant à se doter d’un nouveau hall de stockage. La précédente extension – de 1 000 m² - avait été réalisée en 2011.

À ce projet s’ajoute l’investissement dans de nouvelles machines, dont une laveuse-dégraisseuse pour quelque 400 000 €, une activité auparavant sous-traitée qui va permettre à Ernst de gagner en délais de livraison.

Plus que doubler l’effectif à cinq ans

Ce nouvel agrandissement s’accompagne d’une importante campagne de recrutement dans les métiers de l’usinage. « Notre objectif est d’atteindre la centaine de collaborateurs en 2019 et d’en recruter autant, voire plus à une échéance de trois à cinq ans. Des profils rares, car les formations à nos métiers sont quasi inexistantes aujourd’hui », regrette Jacky Schaal, responsable du site de Niederbronn, qui a franchi le seuil de 50 salariés en 2018. La présence bienvenue du Centre de formation des apprentis de l’industrie (CFAI) Alsace chez Alstom, tout proche, ne suffit pas à couvrir les besoins de l’entreprise qui doit former ses recrues en interne, notamment par l’intermédiaire de l’apprentissage. « Nous avons actuellement sept apprentis », précise Jacky Schaal.

Cette réalité du marché du travail, conjuguée aux contraintes administratives françaises, a freiné le développement de l’entreprise. « Quand Ernst s’est implanté en Alsace, il y a 22 ans, l’objectif était de passer très vite de la petite série à la grande série et d’atteindre la centaine de salarié dès les premières années », témoigne le dirigeant.

Les freins : recrutement et effet de seuil

Aujourd’hui, l’entreprise reste encore sur de la production en petite série et du prototypage. Si elle bénéficie d’une activité dynamique portée par une tendance des entreprises à relocaliser leurs projets et à sous-traiter leur besoin en prototypes, son objectif est d’arriver à toucher de plus gros donneur d’ordres, principalement dans l’automobile, qui représente 96 % de son chiffre d’affaires. « Pour toucher de gros acteurs du secteur automobile ou nous diversifier vers d’autres secteurs tels que les produits électriques, il nous faut croître et recruter. La difficulté à recruter a ralenti le développement de l’entreprise et représente encore notre principal frein », constate Jacky Schaal.

Si le chiffre d’affaires de l’entreprise a relativement stagné depuis 2012, c’est aussi pour une autre raison. « La question de franchir ou non le seuil des 50 salariés a été une vraie question. Franchir ce seuil représente beaucoup de contraintes et d’argent. Mettre à disposition des personnes pour gérer ces tâches administratives supplémentaires ne va pas forcément de soi dans les petites entreprises », estime le dirigeant, qui a fait passer le message à l’occasion de la visite du président de l’Adira, l’agence de développement économique alsacienne en février dernier.

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