Angers
Le Medef Anjou veut rester vigilant devant l’embellie de ces derniers mois
Angers # Réseaux d'accompagnement

Le Medef Anjou veut rester vigilant devant l’embellie de ces derniers mois

S'abonner

Au lendemain de l’élection de son nouveau président national, le Medef Anjou tenait son assemblée générale. L’occasion pour son président Bertrand Schaupp de faire le point sur l’activité économique en Anjou et sur les projets du mouvement.

Bertrand Schaupp a succédé en septembre 2014 à Joël Freuchet à la présidence du Medef Anjou. — Photo : Olivier Hamard JDE

En ce milieu d'année 2018, le Medef Anjou a sondé les entreprises du territoire pour évaluer leur activité et leur vision de l’avenir à court ou moyen terme. Sur la cinquantaine d’entreprises qui ont répondu au questionnaire du mouvement angevin, la tendance reste mesurée : « « Il y a certes une embellie, commente Bertrand Schaupp, avec un réel optimisme en début d’année mais qui a tendance à redescendre. La progression est ralentie après une forme d’effet psychologique plus euphorique suite aux élections de 2017. Même si les entreprises ne sont pas dans l’attente, la prudence naturelle a repris le dessus. »

"Une reprise vertueuse mais il convient de rester vigilant"

Au cours de 6 premiers mois d’activités en 2018, la croissance se poursuit, avec pour les entreprises sondées une stabilisation, voire une augmentation de leur chiffre d’affaires pour la moitié d’entre elles, tous secteurs confondus, avec une tendance encore plus marquée pour l’industrie et le tertiaire. Néanmoins, les prévisions sont quelques peu ternies pour le second semestre 2018. Les chefs d’entreprises interrogés revoient leurs prévisions initiales à la baisse et une stagnation du chiffre d’affaires, surtout dans les secteurs du bâtiment et de du commerce, quand l’industrie et le tertiaire prévoient toujours une progression, mais plus lente. 17% des entreprises sondées du secteur de l’industrie envisagent même une baisse de leur chiffre. « C’est une reprise plutôt vertueuse, analyse Bertrand Schaupp, et il convient de rester vigilant. »

Relier les besoins des entreprises aux bénéficiaires du RSA

Si l’activité, après avoir été plus euphorique que ces dernières années, ralentit quelque peu, l’une des problématiques soulevées par le Medef Anjou demeure le recrutement, tous secteurs confondus. « Nous avons beaucoup de difficultés à marier les offres et les talents, affirme Bertrand Schaupp. Sur certains métiers en tension, il y a certes des explications, comme dans le secteur de la logistique ou du transport. Mais cela pose aussi le problème de la formation. Nous encourageons les entreprises à revoir leurs exigences et leur approche dans ce domaine, en accompagnant, en réfléchissant aussi à leur politique salariale pour certains secteurs. » Le Medef Anjou, qui incite aussi les entreprises à accroître leur communication avec les nouvelles générations pour attirer des jeunes, souhaiterait également que soit mise en place une plateforme permettant de croiser les besoins des entreprises avec les compétences des allocataires du RSA, à l’image de ce qui existe déjà dans le Loir-et-Cher. « Nous avons soumis ce projet, appelé Job 49, au Conseil départemental. Il permettrait à la fois de soulager une partie de ces métiers en tension et d’ouvrir le chemin de l’emploi à des personnes qui en sont éloignées, au nombre de 19000 actuellement en Maine-et-Loire. »

Une meilleure prise en compte des territoires

L’assemblée générale du Medef Anjou a été également l’occasion d’ouvrir encore plus les instances locales à la parité. Le conseil d’administration est passé de 30 à 40 membres, et une parfaire égalité homme-femme a été respectée pour les nouveaux entrants. Fort de 175 adhérents directs et de 2000 entreprises rattachées via les différentes fédérations qui le composent, le Medef Anjou avait apporté la veille de son assemblée générale les deux voix dont il dispose pour l’élection nationale au nouveau président Geoffroy Roux de Bézieux. « Il n’y avait pas beaucoup de différences de fond dans le programme de chacun des candidats mais ils ont des personnalités et des approches qui varient, analyse Bertrand Schaupp. Geoffroy Roux de Bézieux est soucieux de la gouvernance et de l’équilibre entre les territoires et les fédérations qui composent notre mouvement, ce qui nous parait essentiel et qui était un des sujets au centre de nos préoccupations locales. Il propose aussi une communication plus actuelle et je pense qu’il saura négocier avec le gouvernement Macron. Il n’y a pas d’opposition frontale avec Alexandre Saubot, le second candidat, et je pense qu’ils vont savoir travailler ensemble Le Medef a besoin d’une nouvelle énergie, d’une nouvelle équipe et de partir des territoires. Nous avions l’impression d’être parfois éloignés des instances parisiennes et je pense que ce sera moins le cas. »

Angers # Réseaux d'accompagnement