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Groupe Mousset : « Nous acquérons un entrepôt de 6 000 mètres carrés à Paris »
Interview Vendée # Transport # Investissement

Frédéric Leblanc PDG du groupe Mousset Groupe Mousset : « Nous acquérons un entrepôt de 6 000 mètres carrés à Paris »

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La crise sanitaire ne freine pas les projets du groupe Mousset. Le transporteur vendéen vient de finaliser une grosse opération de croissance externe en reprenant le transporteur francilien France Location Caudron Meunerie. Il investit aussi dans un hub logistique de 6 000 m² aux portes de Paris. Le groupe présidé par Frédéric Leblanc s'apprête à clôturer ces prochaines semaines une levée de fonds de 30 millions d'euros pour accélérer sa diversification.

— Photo : Groupe Mousset

Vous avez annoncé une levée de fonds de 30 millions d’euros en décembre 2019. Le Covid a-t-il freiné les projets du groupe Mousset (2 200 salariés, 220 M€ de CA en 2019) ?

Frédéric Leblanc : Avec la crise sanitaire, nous avons perdu 10 millions d’euros et divisé notre rentabilité par deux. Mais nous ne sommes pas en péril, nous réaliserons malgré tout un bon exercice 2020. Mousset est une société familiale et a les reins solides. Nous avons su gérer la crise sur le plan managérial. Nous continuons les projets en cours pour accélérer notre développement.

Nous allons clôturer dans les prochaines semaines la levée de fonds prévue. Notre objectif est d’asseoir notre ligne stratégique en poursuivant la diversification de nos débouchés et les opérations de croissance externe. Nous voulons conforter notre leadership sur le ramassage en « cour de ferme » (ramassage de volailles, collecte de lait et d’aliments d’élevage, NDLR) à l’échelon européen. Mousset est déjà présent en Pologne et au Maroc, où nous comptons 300 salariés, et est en passe de s’implanter en Ukraine et ailleurs en Europe. Avec nos récentes acquisitions de Transport Raud (358 salariés, 30 M€ de CA) en novembre 2019 et JetFreeze (12 M€ de CA) en 2018, nous sommes leader du transport industriel avec manutention et chariot embarqué et souhaitons conforter nos positions dans la messagerie industrielle et dans le transport sous températures dirigées en centre-ville et en proximité.

Quels sont vos prochains investissements ?

Frédéric Leblanc : Nous sommes en cours d’acquisition d’un entrepôt de 6 000 m² à Paris pour créer un hub logistique afin de grouper et stocker les produits de nos clients industriels vendéens et les acheminer sur les chantiers parisiens. Cet investissement de 7 millions d’euros nous permettra de limiter notre empreinte carbone en réduisant le nombre de camions sur les routes. Nous desservons déjà Paris en petits camions de produits frais avec JetFreeze.

Nous avons finalisé le 17 septembre une grosse opération de croissance externe avec la reprise de France Location Caudron Meunerie (420 salariés, 35 M€ de CA), spécialiste de l’approvisionnement des boulangeries en farine alimentaire basé à Brétigny-sur-Orge (Essonne) et poursuivons des acquisitions mineures en Pologne, portant nos effectifs à plus de 3 000 salariés d’ici fin 2020 et 300 millions d’euros de chiffre d’affaires. Pour l’instant, le plus gros de notre croissance externe s’est fait en France. Le transport en cour de ferme, notre métier historique, représente 50 % de notre activité, le reste est partagé entre le transport et la messagerie industriels et le transport et la livraison tri-température.

Avec cette rapide croissance, ne craignez-vous pas de perdre votre caractère d’entreprise familiale ?

Frédéric Leblanc : Effectivement, avec 1 000 nouveaux membres du groupe en trois ans, cela change la physionomie de la société. La clé du succès est d’établir des liens étroits entre la famille actionnaire, les dirigeants et les salariés et de renforcer le sentiment d’appartenance. Nous avons ouvert début septembre le capital aux salariés éligibles (plus de trois ans d’ancienneté, NDLR) comme nous l’avions fait en 2017. L’opération est assortie d’une nouvelle augmentation de capital d’1 million d’euros sur fonds propres. Mousset offre 100 actions gratuites que les salariés peuvent abonder. On espère atteindre 10 % de salariés au capital. Un plan ciblé est dédié aux 12 cadres dirigeants et au Codir jeunes constitué il y a deux ans. Cette opération sera renouvelée tous les trois ans avec l’objectif de recruter et de fidéliser les salariés. Ils travaillent pour l’entreprise mais aussi pour eux.

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