Après sept années de recherche et développement, le groupe nordiste Cousin Biotech (CA 2016 : 16 millions d’euros, une centaine de salariés) vient de mettre au point un implant textile capable de soulager la douleur après une opération de la hernie inguinale. Il s’agit d’une première mondiale : « Il existe déjà des implants pour ce type d’opération mais aucun n’est capable de relâcher des antalgiques dans le corps à l’issue de celle-ci », commente François Tortel, dirigeant de cette société spécialisée dans la fabrication de dispositifs médicaux à base de textile technique, pour une clientèle de chirurgiens.
Un substitut aux antidouleurs classiques
Comprenant des molécules antalgiques greffées sur son tissu, cet implant a donc vocation à se substituer aux antidouleurs classiques, pris par voie orale : « Les antalgiques relâchés par l’implant seront plus efficaces que ceux pris par voie orale, car ils se trouvent directement là où ça fait mal », souligne François Tortel. L’implant est aujourd’hui en attente des autorisations réglementaires pour être mis sur le marché, ce qui devrait intervenir sous deux ans.
Une commercialisation partout dans le monde
Au démarrage de la commercialisation, la priorité sera donnée à l’Europe. Mais par la suite, cet implant sera commercialisé partout dans le monde, où sont réalisées chaque année deux millions d’opérations de la hernie inguinale, dont 140.000 en France et 800.000 aux États-Unis. Ce sont principalement les hommes qui sont touchés par cette pathologie. Cette innovation permet à Cousin Biotech de peser davantage dans la cour des grands. « Nos concurrents sont des mastodontes et nous n’avons aucune chance de nous battre à armes égales. La seule façon de nous créer une position sur les marchés, c’est de sortir des implants originaux », commente François Tortel. D’autres innovations devraient voir le jour dans six mois mais le dirigeant n’a pas souhaité les dévoiler. Cousin Biotech est une des sociétés de Cousin Médical Group, une entreprise centenaire dirigée historiquement par la famille Cousin, avant d’être rachetée en 2014 par la famille Dalle, faute de descendants candidats à la reprise des activités.
