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Copex a retrouvé des couleurs sur les marchés mondiaux
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Copex a retrouvé des couleurs sur les marchés mondiaux

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Après un début de décennie très difficile, lié à la chute des matières premières, la PME bretonne Copex engrange les commandes à l’export, du Texas à l’Autriche, en passant par le Moyen-Orient et la Turquie.

Convoi en partance fin février pour l'Autriche depuis la zone de Kerpont, à Caudan-Lanester — Photo : DR Copex

Depuis 2015-2016, l’entreprise Copex connaît une embellie générale sur ses marchés mondiaux, après une période compliquée. Basée à Caudan (Morbihan), spécialisée dans la conception et la fabrication de presses pour la sidérurgie, l’industrie du recyclage, le nucléaire et l’agriculture, Copex exporte l’essentiel des quelque 20 machines qu’elle produit actuellement par an : « Le ralentissement, lié à la chute des cours des matières premières, avait touché tous les marchés mondiaux. Cela avait notamment impacté la filière du recyclage. Les produits recyclés étaient plus chers que le minerai de fer, même transformé, évoque Frédéric Malin, le dirigeant de la PME de 103 personnes. On a tenu grâce à de bons fondamentaux. Et depuis deux à trois ans, la reprise s’observe partout. »

Copex a dû néanmoins réorienter certains débouchés, comme les pays de l’ex-CEI (Russie, Kazakhstan) et l’Iran, où elle perçait. Les sanctions internationales sont passées par là : « Quand on a su que PSA se retirait, on s’est dit qu’ils avaient certainement des informations que nous n’avions pas. Nous sommes donc partis, alors que l'Iran était un marché prometteur. »

Les USA prennent le relais de la Russie

Heureusement, Copex mûrissait des contacts en Amérique du Nord. Le long travail pour y percer a payé au bon moment avec un partenariat pour un fabricant d’équipements et matériels complémentaires des Grands Lacs et plus récemment des commandes pour un important ferrailleur texan. Copex doit livrer au printemps une énorme machine de 1 300 tonnes.

« Les Allemands gagnent des marchés en un claquement de doigts sur leur image de marque. (...) La France a une importante marge de progression à ce niveau-là. »

L’Amérique du Nord s’avère un excellent relais : « Nous croissons au global de 40 à 50 % par an depuis la reprise, ce qui a effacé le recul d’avant. L’Amérique du Nord représente désormais 60 % de nos marchés internationaux. La reprise de l’industrie y est précoce et solide. »

L’autre objectif : reconquérir les clients, qui avaient délaissé Copex pendant la crise, lui préférant notamment des fournisseurs allemands. « Je passe trois heures à convaincre mes prospects de l’intérêt de nos machines, fabriquées en France. Les Allemands passent derrière et gagnent la partie en un claquement de doigts sur leur image de marque. Or, ces concurrents sous-traitent en Turquie. On n’a pas à rougir des préjugés positifs sur l’Allemagne. La France a une importante marge de progression en termes d’image. »

Marges de progression

L’Europe reste un débouché naturel important : à une semaine d’intervalle, Copex a fait partir, pour un sidérurgiste turc, un convoi de neuf camions pour une machine de 350 tonnes, et un autre semi-remorque pour un industriel du recyclage en Autriche...

Pour le dirigeant, « les vents sont actuellement favorables. Quand il y a des fenêtres qui s’ouvrent, il faut savoir tirer. Toute la difficulté est de rattraper le sous-investissement accumulé pendant la crise. Nous avons aussi des développements longs dans l’industrie du nucléaire. Nous devons gagner de la rentabilité pour assurer notre diversification, car nous avons des capacités pour faire beaucoup plus. »

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