La nouvelle période de confinement entrée en vigueur le 30 octobre dernier a accéléré les projets de Jérôme Gréory. Depuis plusieurs années, le dirigeant de l’entreprise mancelle de services informatiques Mixtrio (2 M€ de CA, 16 salariés) planche sur la création d’un site e-commerce à destination des commerçants indépendants. Après la mise en place durant le premier confinement d’une offre gratuite de création de sites internet pour les restaurateurs du Mans, l’entrepreneur récidive et concrétise son idée avec le lancement d’achetezaumans.com.
Depuis cette plateforme de vente en ligne, les commerçants du centre-ville du Mans ont ainsi la possibilité de proposer leurs produits directement à leurs clients. Ceux-ci pouvant ensuite récupérer leur commande sur place ou se faire livrer à domicile. « Au-delà du contexte sanitaire actuel, cette marketplace répond aux nouveaux modes de consommation, dont les achats se font en dehors des heures d’ouverture des magasins. Pour les commerçants, c’est donc l’opportunité de regagner des parts de marché », souligne Jérôme Gréory.
Solidaire mais rentable
Si l’initiative est solidaire, elle a néanmoins vocation à être profitable. Mixtrio se rémunère ainsi sur l’abonnement mensuel auquel doivent souscrire les commerçants. « Contrairement à d’autres plateformes, nous ne prélevons pas de commission sur les ventes. Avec une centaine d’inscrits, le projet est rentable. » Pour y parvenir, achetezaumans.com s’appuie sur les deux associations locales de commerçants, J’aime le commerce de proximité et Manséa, qui ont préféré le projet manceau à celui porté par la start-up Wishibam, déjà présente à Angers. « On ne pouvait pas défendre le commerce local sans faire appel à un prestataire local ! Les commerçants ont joué le jeu et des acteurs de poids comme le centre commercial des Jacobins nous ont rejoints », indique Jérôme Gréory.
Reste à transformer l’essai. 112 commerces ont manifesté leur intérêt pour cette nouvelle plateforme et Mixtrio enregistre déjà des demandes de renseignements émanant de communautés de communes sarthoises. Un futur déploiement qui nécessitera toutefois de revoir le modèle économique du projet, basé sur le nombre de commerces. « Avant de dupliquer, on va attendre que la plateforme du Mans soit parfaitement au point. » Un impératif pour cet outil qui a vocation à s’installer dans la durée.
