Atlanplast a passé un été radieux. L’activité du fabricant vendéen de cabines de douche pour mobile-homes et chalets (5 M€ de CA, 20 salariés) est directement liée à la bonne santé du tourisme en Vendée. 51 % des professionnels interrogés par Vendée Expansion considèrent que la saison 2018 a été stable ou meilleure que l’an passé. Les hôteliers sont ceux qui en ont le plus profité, 62 % d’entre eux se disant satisfaits. L’hôtellerie de plein air se réjouit un peu moins - 41 % des professionnels expriment leur satisfaction - même si les chiffres grimpent fréquemment.
La Vendée reste le département qui accueille le plus d’installations de camping en France. Selon l’Insee, entre 2008 et 2017, la fréquentation des hôtels de plein air a augmenté de 25 % en France. Notamment grâce à la très forte augmentation des emplacements équipés de bungalow ou mobile-home (+75 %). Une aubaine pour les constructeurs... et leurs fournisseurs.
Une croissance de 60 % en deux ans
Parmi eux, Atlanplast a enregistré une croissance de 60 % en deux ans. Conséquence : l’entreprise de thermoformage installée à Talmont-Saint-Hilaire est obligée de déménager à La Mothe-Achard. « Notre bâtiment est trop petit depuis 2016 », confie Bertrand Papon, le responsable du site et commercial. La société troque donc son local de 2 200 m² contre une usine de 4 400 m², situé à côté de PRB. Un investissement de 3 millions d’euros et 800 000 euros de matériel
« Le marché est porteur, confirme Didier Elin, PDG d'Atlanpast et de l’entreprise Team Plastique, à Châteaubriant (Loire-Atlantique). La construction de mobile-home et de chalets monte en flèche. » Le constructeur vendéen mobil-home Rideau a notamment vu son chiffre d’affaires doubler entre 2014 et 2017. De 500 mobile-homes conçus en 2002, l’entreprise est passée à 3 000 en 2017.
Un dépôt de bilan évité en 2010
C’est en 2010 que Didier Elin rachète Atlanplast. Spécialiste du thermoformage à Châteaubriant, le chef d’entreprise utilise les mêmes machines que la société vendéenne, proche du dépôt de bilan, et y voit une opportunité. De 800 000 euros, il fait passer en sept ans le chiffre d'affaires à 4 M€. « Nous prévoyons 5 M€ cette année, notre croissance est plus rapide que prévu », se réjouit le dirigeant. Pour 2019, Atlanplast vise un CA entre 5,5 et 6 millions d’euros. Et la société envisage déjà de nouveaux agrandissements. « Nous avons acheté un terrain de deux hectares et demi pour pouvoir faire de nouveaux aménagements si besoin », anticipe le PDG, habitué aux croissances rapides.
Pour Atlanplast, Didier Elin reste quand même prudent. « Nous avons besoin d’aller sur de nouveaux marchés, mais si nous maintenons le niveau de croissance actuel, nous serons déjà très contents. » Le constructeur de cabines de douche visait, il y a peu, l’Angleterre. Le plus gros marché européen pour l’hôtellerie de plein air, devant la France. « Nous étions en négociation quelques jours avant le Brexit. Pendant le week-end, la livre a pris 15 points et cela a mis fin aux discussions, raconte Bertrand Papon. Maintenant, à moins d’implanter une usine sur place, c’est trop compliqué... »
