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Arskan lève des fonds pour exploiter la donnée industrielle en 3D
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Arskan lève des fonds pour exploiter la donnée industrielle en 3D

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Arskan, jeune entreprise innovante lyonnaise qui développe des technologies de compression et de décompression 3D pour les datas industrielles vient de lever 1,2 million d’euros auprès de Pulsalys et d’un partenaire industriel. L’objectif de Jean-Gabriel Grivé, son fondateur, est désormais de commercialiser sa technologie en France avant de partir conquérir l’international.

— Photo : Arskan

La société lyonnaise Arskan (14 salariés), labellisée French Tech Seed, qui développe une technologie de compression et de décompression 3D vient de boucler son premier tour de table pour 1,2 million d’euros. Réalisée auprès la SATT Pulsalys et de son partenaire industriel Jemfi-Invest, cette levée de fonds, qui intervient quatre ans après la création de l’entreprise, doit faire passer un cap à la société fondée par Jean-Gabriel Grivé, actionnaire majoritaire de l’entreprise qui dispose du statut de Jeune Entreprise innovante (JEI).

Déconstruction d’un objet numérisé en 3D

Le cœur de métier d’Arskan s’appuie sur une technologie permettant de déconstruire l’ensemble des données d’un objet 3D afin de faciliter sa visualisation via un navigateur web. Face aux difficultés des industriels de transmettre et d’utiliser de la donnée 3D – par essence très lourde et nécessitant beaucoup de bande passante et des performances informatiques puissantes – Jean-Gabriel Grivé exploite une technologie du CNRS qui transforme l’ensemble des données en formules mathématiques. Beaucoup plus légères, elles peuvent ensuite être envoyées simplement par mail et reconstruite ensuite sous la forme d’un jumeau numérique 3D. « Notre algorithme déconstruit l’ensemble d’un objet (machine, infrastructures, NDLR) en brique que l’on transforme en formule mathématique compressée en un seul fichier », explique Jean-Gabriel Grivé.

Ensuite, ce fichier peut être exploité grâce à un codec développé par Arskan et exploité au travers de leur plateforme SaaS (accessible sur le web) baptisée « Arskan SiloData » pour reconstruire numériquement l’objet.

Des applications multiples

L’enjeu de cette technologie vise à optimiser la maintenance et la sécurité de sites de production industrielle. Arskan travaille par exemple avec la filiale hydroélectricité d’EDF, EDF Hydro, pour la représentation en 3D des 500 barrages hydroélectriques de la firme. Mais l’application s’étend également du côté de la maintenance industrielle et vise particulièrement les usines 4.0 dont les lignes de machines sont bardées d’objets connectés. « Nous pouvons proposer une représentation 3D d’une ligne en temps réel pour optimiser la gestion de la production ou assurer une maintenance », précise le PDG d’Arskan.

La société collabore également avec Lyon Parc Auto dont le parking des Cordeliers à Lyon a été entièrement scanné. Sa technologie permet ainsi de se déplacer virtuellement dans le parking et permet aux opérateurs de maintenance de retrouver l’ensemble des indications techniques de chaque élément composant le parking (vannes, barrières…).

2 000 clients d’ici la fin de l’année

Désormais en capacité de proposer sa technologie à grande échelle, Arksan compte profiter des fonds levés pour accélérer la commercialisation. « Nous visons les 2 000 clients d’ici la fin de l’année puisque nos algorithmes sont stables et déjà industrialisés », précise le fondateur. Si le marché français demeure la cible prioritaire d’Arskan, l’Europe, les États-Unis et le Japon sont également prévus 12 à 15 mois : « ces pays concentrent 80 % du marché de l’imagerie 3D », fait-il savoir. Pour cela, Arksan repassera par la case levée de fonds. « On attend d’être assez mature sur notre marché domestique », précise-t-il.

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