Ils s'y attendaient et s'étaient donc préparés. Les salariés d'Alsace 20 s'activent pour trouver le ou les partenaires qui les accompagnerait dans la reprise de l'entreprise, alors que Michel Lucas, propriétaire des DNA qui détiennent Alsace 20, a confirmé récemment son souhait de se défaire de cette chaîne. «Nous cherchons à réunir un tour de table qui associerait les salariés, au moins les cadres, et des investisseurs privés plutôt régionaux», confirme Olivier Hahn, directeur de la chaîne.
Encore jeune -elle n'est âgée que de deux ans et demi-, cette chaîne et sa quinzaine de salariés ont su imposer leur marque dans le paysage audiovisuel local: un ton «jeune et décalé» sur une information 100% alsacienne. À la clé, une audience de 300.000 téléspectateurs par semaine, annonce le directeur. La chaîne, présente sur la TNT, profite naturellement du passage au tout numérique, comme l'ensemble des jeunes chaînes nées avec ce nouveau mode de diffusion. «C'est un véritable outil de lien social dans la région», avance Olivier Hahn. Sur le plan économique, cette structure détenue à 78% par les DNA et dotée d'un budget de 1,7million d'euros, a affiché une perte de l'ordre de 400.000euros l'an dernier. Un chiffre qui devrait être ramené à 300.000euros en 2012. Ce n'est pas encore gagné, mais l'entreprise a tout de même parcouru du chemin depuis sa première année, où elle perdait 1million d'euros.
Le soutien -indirect- des collectivités?
Avec un décalage de deux ans selon Olivier Hahn, «la pub suit l'audience». En clair, l'enjeu pour le ou les repreneurs d'Alsace 20 est d'avoir les épaules suffisamment solides pour tenir durant ce laps de temps. Le nerf de la guerre porte sur «la capacité des investisseurs à apporter de la trésorerie», poursuit Olivier Hahn. Plus encore que sur la valorisation intrinsèque d'une marque en devenir. En attendant, et c'est un axe qu'évoque ouvertement le dirigeant, c'est du côté des collectivités locales que se joue, en partie, le dossier: «Notre idée est de convaincre les collectivités à s'engager plus fortement à nos côtés, en augmentant leurs achats d'espaces». Un bol d'air qui ne relèverait pas de la subvention mais d'un partenariat commercial insuffisamment exploité jusqu'à maintenant. «La moyenne nationale d'engagement des collectivités se situe autour de 1,67euro par an et par habitant et nous sommes à 33 centimes», explique Olivier Hahn, qui espère les convaincre de faire progresser ce chiffre. «À l'heure où l'on reparle de la Marque Alsace, notre chaîne s'inscrit dans la continuité de ce projet», selon lui. Surtout, un tel «coup de pouce» favoriserait l'arrivée d'investisseurs. En attendant, l'équipe d'Alsace20 veut «agir plutôt que subir». L'idée? Que la situation se décante, hypothèse optimiste, en septembre, ou, hypothèse plus réaliste, d'ici à janvier prochain. À moins que Michel Lucas n'accélère le calendrier. Sollicité, Francis Hirn, directeur général des DNA, nous a répondu que «rien n'est arrêté, ni en terme de calendrier, ni en terme de procédure».
MÉDIAS Les salariés de la chaîne veulent reprendre l'entreprise dont la cession a été annoncée fin février par Michel Lucas, propriétaire des DNA et donc d'Alsace20.
