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En levant 50 millions d'euros, Dynacure poursuit sa lutte contre la myopathie centronucléaire
Strasbourg # Santé # Levée de fonds

En levant 50 millions d'euros, Dynacure poursuit sa lutte contre la myopathie centronucléaire

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C’est un signal positif pour le monde des medtechs. Dynacure lève 50 millions d’euros à Strasbourg auprès de fonds américains et français pour poursuivre ses recherches pour les traitements contre les maladies génétiques rares.

— Photo : © Pascal Bastien

C’est une bonne nouvelle pour l’écosystème de l’innovation médicale en Alsace. La medtech strasbourgeoise Dynacure vient de boucler son troisième tour de table et lève la somme de 50 millions d’euros pour poursuivre ses essais cliniques et lancer de nouveaux essais pré-cliniques.

La société Dynacure, spin-off de l’Institut de génétique et de biologie moléculaire et cellulaire (IGBMC) de Strasbourg créée en 2016, est spécialisée dans la recherche de traitements contre la myopathie centronucléaire, maladie neuromusculaire héréditaire. Celle-ci emploie 20 collaborateurs dans son laboratoire situé dans le parc d’innovation d’Illkirch-Graffenstaden à côté de Strasbourg. Soutenue au moment de sa fondation par la Satt Conectus, la société de transfert de technologie alsacienne, la medtech Dynacure a réalisé une première levée de fonds de deux millions d’euros en 2016. Ses actionnaires historiques, le fonds Kurma Partners et la société californienne Ionis Pharmaceuticals ont ensuite été rejoints par Andera Partners, Pontifax Venture Capital, Idinvest et Bpifrance en 2018 pour une deuxième levée de fonds de 47 millions d’euros. Une somme record a l’époque pour les medtechs françaises. Cette enveloppe a été injectée dans les essais pré-cliniques et la préparation des essais cliniques.

Essais cliniques

Pour cette troisième levée de fonds de 50 millions d’euros, Dynacure a convaincu les fonds américains Perceptive Advisors et Tekla Capital Management ainsi que le fonds Large Venture de Bpifrance. Dynacure ne souhaite pas préciser la nouvelle répartition du capital.

La somme va permettre à Dynacure de poursuivre ses recherches de traitement contre la myopathie centronucléaire. «Nous avons commencé des essais cliniques chez l’adulte en mars dernier avec un premier patient en Belgique. De premiers résultats sont attendus d’ici 2021. Avec cette nouvelle levée de fonds, nous allons pouvoir accélérer cet essai et lancer un autre essai clinique chez l’enfant », explique Stephane Van Rooijen, PDG de Dynacure. Celui-ci espère pouvoir commercialiser un premier traitement auprès des hôpitaux américains et européens à l'horizon 2024-2025. De plus, la medtech utilisera aussi ces fonds pour développer un essai pré-clinique pour une autre maladie sur laquelle Dynacure ne peut pas encore communiquer.

Boucler ce tour de table de 50 millions d’euros fut un travail de longue haleine. Le dirigeant est allé huit fois aux États-Unis en deux mois en 2019. « Pour convaincre les actionnaires, il faut être présent sur place pour se faire connaître auprès des banques et des instituts hospitaliers avec les résultats des essais pré-cliniques à l’appui. Le fait d’avoir réussi à faire adhérer deux actionnaires américains majeurs dans le monde des medtechs démontre la qualité des recherches menées par Dynacure », assure Stephane Van Rooijen.

Un signal positif pour les medtechs en Europe

Des recrutements devraient accompagner cette année la troisième levée de fonds de Dynacure, indique le dirigeant alsacien sans encore évaluer le nombre d’embauches. En attendant, la medtech annonce l’entrée d’Henry Skinner, vice-président de Tekla Capital, au comité de supervision de Dynacure. Enfin, Stephane Van Rooijen souligne que « ce tour de table de 50 millions d’euros est une bonne nouvelle et un grand succès pour l’écosystème alsacien, français et même européen. Ce signal est positif pour les medtechs, peu de levées de fonds de ce montant sont réalisées ».

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