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Dynacure lève 47 millions d'euros pour un traitement de la myopathie
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Dynacure lève 47 millions d'euros pour un traitement de la myopathie

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Dynacure, société de biotechnologies strasbourgeoise, vient de finaliser une levée de fonds de 47 millions d'euros. Cette somme servira principalement au développement clinique de son principal produit visant le traitement de la myopathie centronucléaire.

— Photo : Dynacure

C’est une levée de fonds très conséquente. L’une des plus importantes de ces derniers mois dans le secteur français des biotechnologies. Dynacure, société strasbourgeoise qui développe un traitement de la myopathie centronucléaire (une maladie neuromusculaire héréditaire), vient de finaliser une levée de fonds de 47 millions d'euros auprès de Andera Partners, Pontifax Venture Capital, Kurma Partners, Idinvest et Bpifrance.

« C’est un montant qui semble important du point de vue européen, mais qui n’a rien d’exceptionnel aux Etats-Unis », souligne Stéphane Van Rooijen, PDG de Dynacure. Cette somme doit permettre à l’entreprise, qui emploie 14 personnes à Strasbourg, de lancer les études cliniques « début 2019 », annonce le dirigeant.

Spin-off de l’IGBMC

Ce qui a selon lui séduit les investisseurs, c’est « la haute qualité des recherches déjà menées » et le fait que l’entreprise soit adossée à la plateforme de la société pharmaceutique américaine Ionis Pharmaceuticals (547 salariés, CA 2017 : 562 millions de dollars), gage de crédibilité.

Spin-off de l’Institut de génétique et de biologie moléculaire et cellulaire (IGBMC) de Strasbourg créée en 2016, Dynacure exploite les travaux du professeur Jocelyn Laporte, expert mondial de la myopathie, et son équipe. Celle-ci est parvenue à identifier le gène responsable de la myopathie centronucléaire en 1996. Dans le monde, 4 000 enfants et jeunes adultes sont touchés par cette maladie orpheline musculaire à l’issue souvent fatale.

Ionis Pharmaceuticals, un partenaire de référence

La collaboration avec Ionis Pharmaceuticals initiée en 2014 a permis à l’équipe d’accéder à sa plateforme « Antisense » et sa technologie de suppression de certaines protéines, « testée sur des souris malades, avec un résultat spectaculaire : la maladie a non seulement été stoppée mais a régressé, les animaux traités ayant retrouvé leur tonus musculaire et une longévité normale », souligne le dirigeant de Dynacure, qui s’apprête aujourd’hui à lancer les premières études cliniques sur l’humain.

« Nous nous concentrons aujourd’hui sur le développement clinique de notre programme phare dans la myopathie centronucléaire mais nous avons également entamé des travaux précliniques sur d’autres maladies rares », précise-t-il.

« Un écosystème français favorable aux sciences de la vie »

Kurma Partners est entré au capital de Dynacure à sa création en 2016 en apportant deux millions d'euros. Il figure dans ce nouveau tour de table dont le lead a été pris par Andera Partners. L’investissement de prématuration du projet (379 407 euros sur une période de 18 mois) avait été porté par la Satt Conectus Alsace, dont Stéphane Van Rooijen salue le rôle ayant permis la création de Dynacure. « Il y a en France des conditions favorables au développement des sciences de la vie », estime le dirigeant.

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