Dominique Mineo a investi toutes ses économies dans la création de son entreprise, CEFA Aviation à Colmar après avoir travaillé pour l’Armée de l’air et la compagnie Crossair. « Par recommandation de l’organisation de l’aviation civile internationale, les données de vols sont enregistrées par les boîtes noires des avions et sont régulièrement analysées par le service sécurité des vols des compagnies aériennes. Ces paramètres sont transcrits sous forme de courbes indigestes. J’ai voulu en faire quelque chose de concret. J’ai donc développé le logiciel CEFA FAS pour modéliser ces données. CEFA FAS reproduit un cockpit pour visualiser les vols en 3D. CEFA Aviation a été créée en 2000 et un mois après, nous signions avec une première compagnie », se souvient Dominique Mineo. Celui-ci a été nommé co-expert lors du procès du crash du Mont Saint-Odile. Cette enquête lui a permis de modéliser un A320. Depuis, le logiciel, exporté à 98 %, est disponible pour 30 modèles d’avions et est utilisé par 80 compagnies dans 36 pays.
« Nos clients étaient de petites et moyennes compagnies. Puis nous avons signé en 2010 avec Lufthansa. Ce virage nous a ouvert le marché américain à travers l’alliance de compagnies », détaille Dominique Mineo. Depuis l’automne, le renommé Bureau d’Enquête et d’Analyses est également client de CEFA Aviation.
Un service destiné aux pilotes
CEFA Aviation vient de lancer un nouveau service qui s’adresse aux pilotes. « Notre logiciel FAS est utilisé par le département sécurité des vols des compagnies. C’est un outil performant qui ne s’adresse pourtant qu’à une poignée de personnes. Ainsi, nous avons développé le service AMS destiné aux pilotes en parallèle du produit FAS. AMS permet aux pilotes de visionner leur vol sur leur tablette de vol. Après chaque atterrissage, l’équipage doit réaliser un débriefing. Les discussions sont fondées sur des éléments subjectifs comme la mémoire. Avec ces données modélisées, les pilotes revivent leur vols sur tablette, acceptent l’erreur et s’améliorent. AMS s’apparente ainsi à un outil de formation qui peut compléter les sessions obligatoires annuelles sur simulateurs de vols », précise Dominique Mineo.
AMS est commercialisé depuis novembre dernier après avoir été présenté au salon de l’aviation de Dubaï. Un premier partenariat avait déjà été passé avec la compagnie japonaise ANA. Ses 3000 pilotes utilisent AMS depuis l’hiver dernier.
CEFA Aviation, qui investit 40 % de son CA dans la R&D, fait reposer son modèle économique sur l’achat de licences et les contrats annuels de maintenance pour FAS et sur une souscription annuelle pour AMS. CEFA Aviation projette une deuxième version d’AMS courant 2018. Pour ce faire, la société recrute des profils ingénieurs développeurs et devrait compter 15 personnes cette année.
