Capital investissement et banque coopérative : quand deux acteurs majeurs de l’économie affirment leur engagement dans le développement des entreprises régionales en unissant leurs expertises au service des dirigeants. Croissance, transmission, critères ESG… Des enjeux clés qui nécessitent une approche personnalisée.
La Banque Populaire Aquitaine Centre Atlantique, par l’intermédiaire de Christophe Bourdais, Directeur Entreprises & ETI, confirme sa volonté d’accompagner les entreprises de la région sur leur sujet majeur de développement et de transmission. En ce sens, une expertise en arrangement et syndication a été déployée depuis plusieurs mois. En parallèle Ouest Croissance, filiale de capital investissement de trois Banque Populaire, réaffirme cette même volonté de proximité sous l’impulsion de son Directeur Général Franck Callé.
Ouest Croissance était déjà présente à Bordeaux, cependant depuis quelques mois vous renforcez votre implantation sur la Nouvelle-Aquitaine, pour quelles raisons ?
Christophe Bourdais : Cette stratégie est le résultat de deux facteurs principaux. Le premier : si BPACA possède une bonne vision du marché en ayant parmi ses clients du territoire près d’une entreprise sur deux, la période post-Covid nous a amenés à réfléchir à la manière d’intensifier l’accompagnement des dirigeants au travers de prises de participations en capital. Le second : l’impulsion de ce déploiement donnée par Franck Callé qui a pris la direction générale de Ouest Croissance en 2022.
Franck Callé : Si nous sommes historiquement présents en Bretagne et Pays de la Loire (le siège se situe à Nantes) ainsi qu’à Paris et en Île-de-France, nous n’étions pas suffisamment implantés sur le grand Sud-Ouest qui nous apparait comme une zone à très fort potentiel et qui est de surcroît le territoire d’un de nos actionnaires.
En nous installant dans de nouveaux locaux en centre-ville de Bordeaux et en renforçant l’équipe (quatre collaborateurs sont désormais dédiés à ce territoire), nous avons fait un choix clair de développement.
En six mois, nous avons réalisé trois opérations majeures auprès de l’école Noschool (formation supérieure), de Kit E Ohm (Pieuvriste électrique et hydraulique) et de Nemea (gestionnaire de résidences de tourisme/affaires/ étudiantes), mais aussi mené des travaux sur de nombreux autres projets.
Quels sont vos secteurs de prédilections et vos critères de sélection ?
F.C. : Nous sommes des généralistes ; nous nous adaptons à l’écosystème régional. Nous ne sommes pas dans une démarche de volume. Nous agissons sur un marché de niche et d’expertise. Nous sélectionnons des PME et des ETI réalisant au moins un million d’euros d’Ebitda et qui ont face à elles des enjeux de croissance, de transmission. Nous tenons compte des sous-jacents de leur secteur d’activité de leur positionnement concurrentiel dans leur secteur, et de la stratégie que nous partageons avec le dirigeant. Quant à notre investissement, il peut être compris entre 500 000 euros et 15 millions d’euros par projet.
C.B. : En tant que banquier et partenaire privilégié, l’approche est identique. J’ajouterai que nous nous inscrivons - l’un comme l’autre - dans une vraie relation de proximité avec les dirigeants, ainsi nous les rencontrons régulièrement, ce qui nous permet de partager et de comprendre leur stratégie d’entrepreneurs.
BPACA et Ouest Croissance s’inscrivent dans une démarche résolument engagée et responsable. C’est pour cette raison que les critères ESG représentent par ailleurs un facteur décisif dans vos choix ?
F.C. : L’ensemble du secteur financier est concerné par ces critères environnementaux et sociaux. Nous les avons intégrés dans nos process décisionnels avec l’objectif d’accompagner les dirigeants dans la définition, la formalisation et le déploiement de leurs politiques RSE. Pour cela, nous avons créé à Bordeaux un département spécifique dédié à cette thématique. D’ici 2030, notre ambition est de faire en sorte que 100% de nos partenaires intègrent les critères ESG dans leurs modèles d’affaires.
C.B. : À terme, ils deviendront aussi un élément de décision, ce qui conduit à une réflexion indispensable. Les dirigeants l’ont compris et deux tiers de nos clients y sont déjà sensibilisés ou en mouvement. L’intégration de ces critères ESG dans le développement des entreprises est non seulement vertueux mais nous le considérons également comme un véritable actif valorisant les entreprises elles-mêmes.
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