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Groupe Bobet : « Il y a une place de numéro un à prendre »
Interview Sarthe # Industrie # Fusion-acquisition

Jérôme Bobet PDG du groupe Bobet Groupe Bobet : « Il y a une place de numéro un à prendre »

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Installé à Champagné, près du Mans, le groupe de fournitures agroalimentaires Bobet (60 M€ de CA en 2018, 250 personnes) se laisse pousser une nouvelle branche, avec la création d’un pôle dédié au matériel d’abattage avicole. Si le Sarthois envisage de s’imposer sur ce nouveau créneau au plan national, il n’oublie pas pour autant l’export, qui représente 20 % de son activité.

Suite au rachat des sociétés So Di Avi et VNP, Jérôme Bobet fusionne les deux entités pour créer Volatek. Une nouvelle entreprise du groupe Bobet dédiée au matériel d'abattage de volailles — Photo : Groupe Bobet

Un an après l’acquisition de So Di Avi en Bretagne, vous reprenez la société Vendée Négoce Petitgas (VNP). Pourquoi cette nouvelle acquisition ?

Jérôme Bobet : C’est d’abord une opportunité, dans la continuité de la reprise de So Di Avi. Ce sont deux activités très complémentaires. Ces deux entreprises fabriquent et distribuent toutes les deux du matériel spécifique aux lignes d’abattage avicole, servant à la maintenance de ces installations. Chacune d’entre elles est également distributrice exclusive en France d’équipements d’abattage particuliers. Il y a donc une vraie synergie à développer entre So Di Avi et VNP. Les deux activités vont être rapidement rapatriées en Sarthe, dans un premier temps dans les locaux de notre filiale Termet à Champagné, avant de les installer dans un bâtiment spécifique. Elles le seront sous un nouveau nom au 1er janvier : Volatek. Ce sera notre pôle volaille.

Comment va fonctionner ce nouveau pôle ?

J.B. : Volatek est notre deuxième branche spécifique au matériel d’abattage. C’est une société distincte de Termet qui reste notre pôle dédié aux équipements d’abattage bovin, ovin et porcin. En revanche, ces deux entreprises auront une direction commune, assurée par Tony Pilté, actuellement directeur de Termet et de So Di Avi. A présent, l’objectif est d’assurer la fusion de So Di Avi et VNP afin de structurer Volatek. Nous avons déjà embauché deux commerciaux et nous allons mettre en place en 2019 un bureau d’études dédié à ce pôle spécifique.

Il y a une tendance à la concentration dans ce secteur d’activité ?

J.B. : Comme ailleurs, il y a eu beaucoup de créations par des gens arrivant aujourd’hui à l’âge de passer la main. Ce sont soit des reprises en interne ou familiale, soit des cessions. C’est ce qui s’est passé pour So Di Avi et VNP. Sur ce marché spécifique de l’abattage avicole, il n’y a pas un acteur dominant le marché, mais une multitude de petites sociétés pour la plupart régionales. Il y a donc une place que l’on va essayer de prendre. Tout en sachant que nous avons cette nouvelle expertise sur la volaille et l’expérience de l’abattage bovin, ovin et porcin. Ce n’est pas différent, ça se gère de la même façon. Les besoins sont globalement identiques.

Quelles sont vos ambitions pour Volatek ?

J.B. : Rapidement, c’est une société qui pourrait faire 2 millions d’euros de chiffre d’affaires. On va essayer de doubler ce chiffre dans les deux ou trois ans. Pour l’instant, il y a trois salariés plus notre directeur à temps partagé. C’est une société qui doit monter à huit personnes. En plus du bureau d’études, nous allons créer des postes d’installateurs et de réparateurs sur sites.

Vous avez d’autres besoin en recrutements au niveau du groupe ?

J.B. : Oui, car nous avons étendu de 1 500 m² l’atelier de chaudronnerie inox de notre filiale Bobet Matériel à Champagné. Il y a un gros point de blocage sur les métiers hyper spécialisés de chaudronniers et soudeurs inox. Ce sont des profils introuvables, il n’y en a pas sur le marché. Comme il y a très peu de formation à ces métiers-là, nous les formons en interne. Il faut donc trouver des gens motivés, ayant de la dextérité et une bonne vision. Pour cela, nous travaillons avec une agence d’intérim qui finance une partie de la formation. Nous faisons aussi appel à une société extérieure, spécialisée dans la formation des soudeurs. Pôle emploi sélectionnant les candidats pour nous. Une fois formés en session de cinq personnes, nous espérons les garder.

Est-ce aussi compliqué de recruter pour les autres sociétés du groupe ?

J.B. : Si on prend Manulatex, en Maine-et-Loire, nous avons des besoins importants sur des postes de montage de gants inox. Sur 2017-2018, nous avons formé en interne une quarantaine de personnes. Seule la moitié est restée. Certains ne pouvaient clairement pas faire l’affaire, parce qu’ils ont une mauvaise vision ou qu’ils n’ont pas la dextérité nécessaire. Pour des entreprises comme les nôtres, ces échecs représentent un coût très important.

Quelles sont les perspectives pour 2019 ?

J.B. : Du côté du groupe, nous allons terminer l’exercice 2018 sur une croissance de près de 10 %, à 60 millions d’euros de chiffre d’affaires. L’international nous tire vers le haut et représente 20 % de notre activité. Aujourd’hui nos objectifs de développement sont en Asie et en Afrique. Sur cette dernière, nous ne sommes pas suffisamment présents, notamment sur la partie francophone. Nous avons donc embauché une personne qui va assurer la prospection sur ce territoire. Un troisième commercial international a également été recruté pour développer l’activité de Bobet en Asie.

Sarthe # Industrie # Fusion-acquisition # International # Ressources humaines