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Angers et Trélazé, villes pionnières des emplois francs
Angers # Ressources humaines

Angers et Trélazé, villes pionnières des emplois francs

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En dévoilant les derniers chiffres du chômage, le préfet de Maine-et-Loire Bernard Gonzalez a annoncé les nouvelles mesures en faveur du retour à l’emploi. Dès ce mois de mars, les parcours emplois compétences remplacent les contrats aidés et l’État va instituer les emplois francs : ils devraient permettre l’embauche de demandeurs d’emploi issus de quartiers prioritaires de la politique de la ville. 6 quartiers d’Angers et Trélazé ont été choisis pour faire partie de la première vague de cette mesure.

A Angers, l'agence Pôle Emploi de la Roseraie, sera un des acteurs du nouveau dispositif des emplois francs — Photo : Olivier Hamard JDE

« Les chiffres sont en recul et orientés favorablement. ». Le préfet de Maine-et-Loire Bernard Gonzalez s’est montré satisfait en dévoilant les récents chiffres du chômage pour le département. Dans une région des Pays de la Loire qui enregistre le plus faible taux de chômage de la métropole, avec 8,1% de demandeurs d’emplois, le Maine-et-Loire en compte 8,8%, soit 0,6% de moins que l’ensemble du territoire français. Malgré un taux correct, des disparités géographiques demeurent : là où l’on enregistre 6,6% de chômeurs dans le secteur de Cholet, ils sont 6,9% à Segré, 9,6% à Angers et 10,2% à Saumur. « La situation est certes contrastée mais l’emploi salarié continue d’augmenter, assure Bernard Gonzalez. L’intérim progresse, le tertiaire et le BTP recrutent et l’industrie ne détruit plus d’emplois. Parallèlement, l’activité partielle diminue, et la confiance semble être de retour chez l’ensemble des acteurs économiques, ce qui devrait préfigurer une reprise plus soutenue. Actuellement, beaucoup de TPE et de PME sont en recherche de main d’œuvre mais ne trouvent pas toujours des salariés avec des compétences adaptées à leurs besoins. »

Les emplois francs instaurés à Angers et Trélazé dès le 1er avril

Pour favoriser le retour à l’emploi, le gouvernement a pris plusieurs mesures, dont l’une, celle des emplois francs, sera spécifiquement mise en place dès le 1er avril, dans un premier temps en Maine-et-Loire ainsi qu’en région parisienne, à Marseille et à Lille. Elle sera généralisée à l’ensemble du territoire en 2020 : « Il s’agit d’aider les recrutements dans les QPV, les Quartiers prioritaires de la Politique de la Ville, précise Bernard Gonzalez. L’entreprise ou l’association ne devront plus nécessairement être localisées dans ces quartiers, mais c’est le demandeur d’emploi qui devra y avoir son lieu de résidence. Les employeurs percevront une aide de 5 000 euros par an pendant trois ans pour une embauche en CDI et de 2 500 euros pour un CDD de plus de 6 mois. Ainsi, tous les demandeurs d’’emploi des QPV seront concernés, sans aucune condition d’âge ni de secteur d’activité. » 6 secteurs en France ont été choisis dans un premier temps pour la mise en place de cette mesure, dont Trélazé et Angers, avec les quartiers de Belle-Beille, Monplaisir, Grand-Pigeon, la Roseraie, Hauts-de-Saint-Aubin et Bédier-Beauval-Morellerie. « Localement l’ensemble de ces quartiers représente 30 000 habitants, dont 7 000 sont demandeurs d’emploi, précise Guy Letertre, directeur territorial de Pôle Emploi. Cette mesure va donner un véritable coup d’accélérateur à l’emploi, et même si elle est ouverte à tous, nous visons prioritairement les personnes les moins qualifiées. Notre rôle sera de mettre en relation demandeurs d’emploi et entreprises et d’évaluer auprès de ces dernières les éventuels besoins de formation préalables aux recrutements. » Une vingtaine d’employeurs se seraient déjà manifestés auprès de Pôle Emploi, intéressés par cette mesure qui entrera en vigueur le 1er avril.

De nouveaux parcours pour remettre en situation professionnelle

Parallèlement, le gouvernement a choisi de remplacer les contrats aidés par une nouvelle mesure, celle des parcours emplois compétences. Ouverts à toutes les entreprises du secteur non marchand tous secteurs confondus, associations, collectivités, hôpitaux ou encore établissements publics, ils sont destinés aux personnes les plus éloignées de l’emploi. « Il s’agit de mettre en situation professionnelle des gens qui ne l’ont pas été depuis longtemps, précise Marie-Pierre Durand, directrice de la Direccte en Maine-et-Loire, pour qu’ils redécouvrent le monde du travail et de la formation en vue d’un emploi durable. Cela nécessitera plusieurs étapes : un dialogue avec le demandeur d’emploi sur ses compétences et celles qu’il lui faudra développer, le choix qualitatif de l’employeur qui l’accompagnera sur un projet de formation et sa montée en compétences, et enfin un suivi régulier par le prescripteur qui pourra s’accompagner d’une formation avec un organisme local. » En 2018, 5500 parcours emplois compétences, d’une durée de 9 mois à 12 mois, sont prévus en Pays de la Loire, dont un millier environ pour le Maine-et-Loire. Pour chacun d’eux, l’Etat versera à l’employeur entre 40 et 60% du taux horaire brut du SMIC, pour une durée hebdomadaire de 20 heures. « Il y a réellement une volonté que la personne acquiert des compétences, précise Guy Letertre, et il y aura un réel suivi tout au long de ce contrat. L’objectif est de professionnaliser pour que le demandeur d’emploi soit ensuite mieux armé afin de retrouver un emploi pérenne. » Pour cette mesure également, des employeurs se sont manifestés, dans les secteurs associatifs, social, de la santé ou des services à la personne, tout comme des demandeurs d’emploi.

Parallèlement à ces deux mesures, l’Etat financera cette année dans la région 6 867 formations supplémentaires, pour un montant de 30 millions d’euros. Le gouvernement a pour objectif d’accompagner et de former à l'échelle nationale 2 millions de demandeurs d’emplois peu qualifiés dans les 5 ans.

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