Vendée : Royer ou le boom des cosmétiques à la bave d'escargot
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Vendée : Royer ou le boom des cosmétiques à la bave d'escargot

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COSMÉTIQUE Les escargots bio de Maison Royer n'alimentent plus seulement les restaurants, mais servent à fabriquer des crèmes de visage. Après un bon démarrage, ses créateurs rêvent aujourd'hui d'export.
— Photo : Le Journal des Entreprises

C'est une histoire improbable. Depuis 25 ans, la famille Royer élevait des escargots à Saint-Paul-en-Pareds, un village niché dans le bocage. Au départ, elle vendait des oeufs d'escargots ou « caviar blanc », un mets dégusté sur un toast légèrement beurré, accompagné d'une coupe de champagne.

Avec l'arrivée de la deuxième génération, l'élevage atteint jusqu'à douze tonnes d'escargots bio, vendus frais ou en conserve sur site et auprès de 150 restaurants entre Nantes, Angers et la Vendée. Jusqu'à ce jour de 2013 où les deux fils Sébastien et Olivier, la quarantaine, décident de créer... des cosmétiques à base de bave d'escargot !



Pas de business plan
Improbable ? Et pourtant, malgré l'absence de business plan, en moins d'un an, l'idée se transforme en crèmes, avec pas moins de 15.000 pots vendus en 2015 via 300 pharmacies et l'e-commerce. Au point que les Vendéens rêvent désormais d'export.

« Tout est parti d'un constat : à force de manipuler les escargots, on avait les mains douces. J'ai aussi remarqué qu'on cicatrisait plus vite après une coupure », raconte Sébastien Royer. Après recherches, il s'aperçoit que l'usage de la bave d'escargot remonte à l'Antiquité. « Elle prévient de nombreux problèmes de peau : acné, rides, vergetures, points noirs, couperose ou eczéma, assure Sébastien Royer.

Un remède de grand-mère dont le succès coïncide avec le retour du consommateur aux produits naturels » Son créneau : le cosmétique du terroir, formule qu'il a même déposée auprès de l'INPI.



Buzz médiatique
Afin d'élaborer et de fabriquer les produits, les deux frères s'appuient sur un laboratoire sous-traitant du Loir-et-Cher. Outre la bave de gastéropodes bio, les crèmes de visages, laits corporels et soins des mains contiennent de l'huile de pépin de raisin, de la cire d'abeille ou de la glycérine bio végétale.


Ajoutez-y encore une dose de chance, sur le dernier salon de l'agriculture, où le concept a piqué la curiosité des médias. «Juste avant, iTélé nous avait interviewé, raconte Sébastien Royer. Le sujet a été diffusé régulièrement toute une journée ! Sur le salon, l'écho a été immédiat : pas un jour sans qu'on voie la télé, la radio ou la presse.»

Résultat, le chiffre d'affaires de leur nouvelle société Royer Cosmétique a bondi de 170.000 à 500.000 euros engrangés l'an dernier, chiffre qu'elle compte doubler en 2016. Sans compter l'export. En cours, des tests cliniques destinés à attester des vertus de ses crèmes doivent l'aider à entrer au Canada et au Japon.



Déménagement aux Herbiers
À l'étroit dans l'élevage familial, Sébastien et Olivier Royer envisagent de déménager sur un site de 7 hectares aux Herbiers début 2017. Au milieu des cultures, un bâtiment de 400 à 500 m² devrait héberger ateliers, bureau et magasin. À l'étude, le projet devrait coûter entre 500.000 et 1.000.000 d'euros. Travaillant jusqu'ici avec des saisonniers, la TPE compte recruter ses deux premiers salariés. Fin 2016, elle devrait déjà piloter dix agents commerciaux indépendants.

Royer cosmétique (Saint-Paul-en-Pareds)
Gérants : Olivier et Sébastien Royer
550.000 € de CA
02 51 92 04 25
www.maisonroyer.fr

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