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Un environnement économique favorable en 2017 Des perspectives 2018 plus difficiles Construction d'une nouvelle unité de production2017 a été un bon millésime pour la raffinerie Total de Donges qui redevient bénéficiaire, après avoir essuyé des pertes en 2016.
Un environnement économique favorable en 2017
« Nous avons bénéficié d'un environnement économique porteur avec des marges de raffinage favorables et une forte demande de produits pétroliers », analyse Philippe Billant, directeur du site. Il faut en effet remonter à 2008 pour retrouver un niveau de traitement de pétrole brut aussi élevé que celui de 2017 : 9,5 millions de tonnes contre 8 millions en 2016.
Des perspectives 2018 plus difficiles
2018 s'annonce sous des auspices plus difficiles avec des marges de raffinages faibles, en raison de la remontée des prix du pétrole brut. Dans ce contexte, le site déploie une stratégie qui doit lui permettre d'être rentable indépendamment du contexte économique. « Notre objectif est de maîtriser nos coûts et d'améliorer notre performance générale afin de ramener notre équilibre financier de 30 à 20 dollars la tonne », déclare le directeur du site. Cette politique ne se fait pas au détriment des investissements. Les investissements dans l'entretien et la modernisation des actifs sont maintenus à un niveau de 50 millions par an. Le site va ainsi équiper progressivement ses 6 postes de chargement/déchargement d'un système de " dry break ", un bras équipé d'un système de fermeture automatique empêchant le déversement de produit dans la Loire. Un poste a été équipé en 2017 pour un montant de 2,5 M€.
Construction d'une nouvelle unité de production
Cependant l'avenir du site ne se joue pas là mais dans des investissements plus structurants. « Nous sommes clairement dans une démarche de transformation du site pour devenir d'ici 2022 l'une des raffineries les plus compétitives de France et nous hisser au niveau européen », affirme ainsi Philippe Billant. Dans cette perspective, Total investit 400 M€ à Donges. 150 millions correspondent au contournement ferroviaire du site, financé pour un tiers par le groupe. La déclaration d'utilité publique (DUP) de ce chantier a été signée en novembre dernier. 350 M€ sont affectés à la construction de deux nouvelles unités, qui seront intégrées à l'outil industriel existant. Une unité de désulfuration va permettre au site d'accroître ses capacités de désulfuration afin de mieux valoriser sa production. En effet, actuellement, 30% des carburants produits par le site ne correspondent pas aux spécifications européennes et doivent être exportés sur des marchés moins exigeants. « L'objectif est de passer l'intégralité de notre production d'essence et de gas oil en désulfurée », explique Philippe Billant. Une unité de production d'hydrogène, nécessaire au fonctionnement de l'unité de désulfuration, sera également construite. Les travaux devraient commencer début 2019 pour un démarrage de l'exploitation en 2021. Ils représenteront l'équivalent de 200 emplois à temps plein sur deux ans, tandis que la raffinerie emploie 650 salariés. « Il s'agit d'investissements majeurs qui marquent une étape importante dans la vie de notre site », conclut Philippe Billant.