Région : Bruno Retailleau veut « chasser en meute » à l'export

Région : Bruno Retailleau veut « chasser en meute » à l'export

S'abonner
Quelle stratégie économique pour la Région ? Les Pays de la Loire ont jusqu'au 31 décembre pour définir leur plan d'action. Bruno Retailleau rencontre les chefs d'entreprise de la région avant de présenter ses conclusions. Premier constat partagé : il faut « chasser en meute » pour augmenter les exportations.
— Photo : Le Journal des Entreprises

En tout, Bruno Retailleau aura rencontré plus de 1.000 chefs d'entreprises, à la Roche-sur-Yon, à Nantes mais aussi au Mans, à Angers et à Laval. Un immense tour de table qui a pour but de faire remonter les souhaits et les idées des entrepreneurs avant d'élaborer un schéma régional. La loi NOTRe votée en août 2015 attribue en effet désormais aux régions le soin de définir les orientations économiques de leurs territoires.). Elles sont aussi compétentes en matière d'aides aux entreprises. Les régions ont jusqu'au 31 décembre 2016 pour élaborer leur schéma.




Export : la région n'est que 11e sur 13

Premier objectif : améliorer les performances des entreprises à l'export. La région n'est que 11e sur 13 sur les exportations. « Nous ne sommes pas au niveau où notre potentiel économique devrait nous situer », constate Bruno Retailleau. Pour cela, le Président de la région veut « chasser en meute » : « il faut qu'on soit le porte-avion des entreprises à l'international », déclarait-il le 19 septembre devant une assemblée d'entrepreneurs réunis à l'Hôtel de Région. Que faire concrètement ? Dans l'assistance, une entrepreneuse propose de créer un référent par territoire. « On exporte en Afrique, explique-t-elle, et rien que sur les paiements des commandes, c'est compliqué. On se débrouille comme on peut ». Pourquoi ne pas étudier ces problèmes de garanties de paiement juridique avec la BPI ? Voilà déjà une première piste lancée. « Moi je voudrais pouvoir aller sur place, juste pour deux-trois mois, pour voir si je peux développer mon marché. Est-ce que vous pouvez m'aider ? », lance un chef d'entreprise. Pourquoi ne pas créer une prime à l'export pour accompagner les entreprises dans le même cas ? Qu'ils soient patrons de TPE, PME ou ETI, tous sont en demande de conseils et d'appuis : « je suis allé en Chine sur un salon, j'ai été surpris de constater qu'il n'y avait pas de pavillon français, explique un dirigeant d'un grand groupe nantais, il y avait un pavillon allemand, un italien, mais pas de français ».




Des prêts plutôt que des subventions

Deuxième objectif : simplifier les dispositifs d'aide. Il existe 16.000 dispositifs d'aide pour les entreprises, constate Bruno Retailleau. « Il faut avoir BAC + 20 pour s'y retrouver », plaisante-t-il. Il propose de désépaissir le millefeuille en créant un contrat unique pour s'approcher du sur-mesure. Et pour aider les entrepreneurs tout en économisant des fonds, il compte privilégier désormais les prêts plutôt que des subventions. « Cela ne serait pas des prêts sous contrainte, mais pourquoi ne pas imaginer qu'on échange un prêt contre un conseil à l'export pour d'autres entreprises par exemple ? », propose Sébastien Pilard, vice-président du Conseil régional délégué au développement international. La Région souhaite réserver 20 % de la capacité d'accueil des équipements structurants type Technocampus ou Proxinnov, aux PME. Elle voudrait aussi concentrer les recherches sur de l'innovation appliquée, avec une problématique marchande. « Aujourd'hui en France, 70 % des recherches sont concentrées sur la recherche fondamentale, 30 % sur la recherche technologique », constate Stéphanie Houël, vice-présidente du Conseil régional déléguée à l'innovation. La Région voudrait, à son échelle, inverser la tendance.



Amandine Dubiez