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Michelin La Roche-sur-Yon : « Un million de pneus par an en 2018 »
La Roche-sur-Yon # Industrie # Investissement

Michelin La Roche-sur-Yon : « Un million de pneus par an en 2018 »

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L'usine Michelin implantée à La Roche- sur-Yon a un nouveau directeur depuis l'automne dernier : Andrzej Reise. C'est lui qui devrait achever le chantier Skipper : un plan massif de modernisation et d'agrandissement du site qui doit s'achever en 2019.

— Photo : Michelin

Il est tombé à pic. Après trois ans passés sur la ligne poids-lourds auprès de la maison mère à Clermont-Ferrand, Andrzej Reise, un Polonais de 50 ans, a peut-être touché le gros lot en prenant la direction de l'usine Michelin de La Roche-sur-Yon. Ce chimiste de formation, spécialiste des élastomères, est également un voileux. Une aubaine pour le nouveau directeur du site yonnais qui devra poursuivre le travail entrepris dans le cadre du projet « Skipper » : un plan d'investissement massif sur le site pour accroître la production entre 2013 et 2019. Il succède à Miguel Gimenez de Cordoba parti en fin d'année 2016 vers l'usine de Saint-Doulchard (Cher) spécialisée dans les pneus pour avions. Le site de La Roche, spécialisé dans les pneus pour poids-lourds haut de gamme, est aujourd'hui confronté à un dilemme : il n'est pas encore en mesure de fabriquer les pneus de dernière génération (FAZ). Les investissements en cours devraient remédier à cette situation.

Surface financière variable

L'enveloppe initiale du projet Skipper était évaluée à 100 millions en 2013 ; elle avait fondu de moitié en 2015 pour cause de conjoncture défavorable ; elle est aujourd'hui revue à la hausse. « Le projet est aujourd'hui évalué à 60 millions d'euros mais il pourrait tout à fait être revu à la hausse ou à la baisse, tempère Andrzej Reise. Il ne faut pas oublier que c'est de l'argent que nous devrons rentabiliser ensuite. Dans mon esprit, il vaut mieux un bon projet à 80 millions qu'un mauvais à 100 millions. » La conjoncture et l'évolution des techniques ont entraîné des modifications dans la mise en oeuvre du projet. « Certaines machines n'étaient pas prévues à la base, mais elles améliorent la qualité des produits et sont plus ergonomiques pour les salariés, détaille le dirigeant. Certaines machines ont le même âge que l'usine, c'est-à-dire 40 ans. Elles sont sources de maladies professionnelles et de troubles musculo-squelettiques. » Pour installer certaines, il a fallu pousser les murs. L'usine va passer de 50.000 à 65.000 m² pour passer de 820.000 pneus produits par an à 1 million à l'horizon 2018.

Transitions multiples

« L'usine est dans une phase importante de transition qu'il faut absolument réussir, commente le nouveau directeur à propos de sa feuille de route. Il faut assurer la continuité des savoir-faire et savoir-être dans un contexte de fort renouvellement du personnel, avec des départs à la retraite massifs, mais aussi dans une phase de recrutement pour faire face à une demande très forte. Il va également falloir gérer la transformation de l'outil industriel ». Pas question pour le moment de gloser sur l'industrie du futur ou sur l'utilisation de la data, il faut respecter la feuille de route. Sur le plan des ressources humaines, le groupe Michelin a en effet annoncé une vague de 250 recrutements sur les sites de La Roche et de Cholet. « On ne peut pas intégrer 100 personnes d'un seul coup. Une personne en formation " consomme " de la productivité et nous sommes dans un contexte où la demande est très forte et où l'on peine à suivre. Il ne faut pas que l'usine se transforme en école. » Comme ses homologues dirigeants industriels, Andrzej Reise peine à trouver des profils adéquats en Vendée, tant sur le plan quantitatif que qualitatif. Pour le moment 15 personnes sont recrutées en moyenne depuis le début de l'année et il faut environ six mois à un ouvrier avant d'atteindre son potentiel maximum.

Moins pénible plus automatique

Les nouvelles machines installées dans les ateliers répondent à plusieurs critères. Celui qui est mis en avant, c'est l'ergonomie. Dans une usine où l'on « manufacture » encore les pneus, les opérations humaines sont encore très nombreuses. « Il faut plus d'ergonomie et plus de bien-être pour les ouvriers. Nous sommes au XXIe siècle, il faut trouver un meilleur équilibre des contraintes, rappelle le directeur. Il faut aussi que l'on puisse répondre à la créativité de nos développeurs de produits. » Les machines qui servent à la préparation avant la fabrication à proprement parlée sont de plus en plus automatisées, idem pour la cuisson, dernier stade avant le contrôle où l'oeil humain garde une grande place. L'accord signé en 2016 prévoit le passage en 4/8 avec la possibilité de faire tourner l'usine les week-ends pour faire face à la demande qui obéit à une saisonnalité importante.

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