Nantes
L’hypercroissance du chat de Crisp
Nantes # Informatique

L’hypercroissance du chat de Crisp

S'abonner

Cette start-up courtisée par les sociétés de capital-risque rêvait de s’installer à San Francisco. Crisp a finalement décidé de gérer son hypercroissance depuis Nantes. En trois ans, ses chats de gestion de la relation client ont été adopté par 70 000 entreprises. Ses jeunes dirigeants de 24 ans comptent encore doubler le nombre d'utilisateurs en 2019.

— Photo : Crisp

« Beaucoup de sociétés de capital-risque nous ont contactés. Nous recevons au moins un appel par semaine », assure Baptiste Jamin, le fondateur de Crisp. Avec son associé Valérian Saliou, ils ont toujours refusé ces avances. « Nous avons fait le choix de rester totalement maîtres de notre entreprise », assure l’entrepreneur de 24 ans. Il a créé Crisp à 21 ans alors qu’il était encore à l’école. Les deux ingénieurs se sont rencontrés à l’Enssat de Lannion. L’un s’était amusé à développer un logiciel anti-spam, l’autre un service de chat en open source, première esquisse de Crisp.

Depuis la croissance de Crisp est tellement rapide que Baptiste Jamin n’a pas eu le temps de valider son diplôme d’ingénieur. La plateforme de support clients (ou CRM) qu’il a créée compte 70 000 entreprises abonnées, comme le journal Le Monde, les Pages Jaunes, mais aussi Renault, Bouygues Telecom ou le nantais Shopopop. Son service de messagerie instantanée est aussi utilisé par des écoles, des syndicats, des salons de coiffure. « Nous avons comme clients des mairies aux États-Unis. Il y a aussi des associations qui s’en servent comme hotline », rapporte le PDG.

Un positionnement centré sur les PME

Les deux associés pensent doubler, voire tripler le nombre de clients en 2019. « Il y a encore un an, nous comptions trois fois moins d’utilisateurs », se souvient Baptiste Jamin. Tout cela sans aucune publicité.

« N’importe quelle entreprise a besoin d’un support client. »

Ce que vend Crisp n’est pas révolutionnaire. Il s’agit d’un logiciel de chat en direct, comme il en existe des centaines sur ce marché en pleine expansion. Sa force, c’est sa simplicité d’utilisation, son coût modique, et surtout son positionnement. Crisp a choisi de se concentrer sur les besoins des start-up et PME. Le logiciel de chat leur permet de gérer leur relation client au même endroit, en centralisant e-mails, chats et même réseaux sociaux. « On s’est rendu compte qu’il n’existait pas de solutions pour les petites structures. Or, n’importe quelle entreprise a besoin d’un support client », rapporte le chef d’entreprise qui a posé ses valises à Nantes en novembre, place René-Bouhier.

Nantes plutôt que la Silicon Valley

Il y a quelques mois, les deux étudiants bretons ont pensé à s’installer dans la Silicon Valley. « Pour nous, c’était l’Eldorado. » C’est aussi aux États-Unis que Crisp comptait alors le plus grand nombre de clients. Rapidement, les jeunes entrepreneurs déchantent. « Nous nous sommes rendu compte que ce n’était pas du tout fait pour nous : tout coûte cher et puis nous n’avons pas aimé la mentalité », rapporte Baptiste Jamin. Les jeunes associés décident donc de s’installer à Nantes, un peu par hasard. « C’était à équidistance de Brest et Angers, où nous vivions. »

Face à son hypercroissance, Crisp et ses 7 salariés ne font pas de plan sur la comète. « On se projette juste sur les six mois à venir. » Les deux dirigeants pensent intégrer de nouvelles fonctionnalités, comme des systèmes d’appels par téléphone. Mais l’objectif premier reste toujours le même : simplifier le plus possible l’utilisation du logiciel.

Nantes # Informatique