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L'agence de communication Windreport’ reprend son souffle
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L'agence de communication Windreport’ reprend son souffle

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Trois mois après l’incendie qui a ravagé ses locaux, et quelques jours après l'arrivée de l'un de deux skippers du Vendée Globe pour lesquels il a assuré la communication, Windreport' reprend son souffle. Et Yannick Perrigot, le capitaine de l'agence de communication, par ailleurs propriétaire d'une partie de la Halle de la Madeleine et administrateur de la cantine numérique, fait le bilan de ces dernières semaines houleuses.

— Photo : Le Journal des Entreprises

Le fameux babyfoot a retrouvé sa place, au milieu des nouveaux locaux de WindReport'. « Le sol est un peu gondolé, mais on peut y jouer », sourit Yannick Perrigot. Depuis début janvier, l’agence de communication qu'il dirige a quitté les locaux de The Green Place to Be qui l’avait accueilli dès le lendemain de l’incendie pour faire escale sur l’Ile de Nantes, à côté du tribunal. « C’est Atlantique Développement Immobilier qui nous héberge provisoirement », indique le P-dg de WindReport’. Une pause de quatre mois encore, en attendant de refaire les cartons en juin, pour déménager dans d'autres locaux, toujours dans le quartier de la création. Ce sera alors le troisième déménagement de l’agence de communication en moins d’un an.

« Cela nous a donné un relan d'énergie »

L’incendie tombait très mal pour l’équipe de 15 personnes qui devait assurer la communication de deux skippers du Vendée Globe partis en mer depuis deux semaines. Sans studio vidéo et radio, l’équipage WindReport’ est resté sur le pont. « Heureusement, on avait gardé l’essentiel des données sur d’autre serveurs ou sur le cloud et on avait perdu que 3 ordinateurs sur 20, se souvient Yannick Perrigot. Dès le lendemain de l’incendie, l’équipe a donc pu continuer la production. Cet incendie nous a renforcés. On était condamné à être ultra efficace, cela nous a donné un relan d’énergie », analyse le directeur général. Après avoir « pleuré toutes les larmes de son corps » le soir de l’incendie, Yannick Perrigot a vite retrouvé son cap.

« J'ai l'impression d'avoir gagné le Vendée Globe »

Grâce notamment, à la bienveillance des entrepreneurs qu’il croise et aux 250 entreprises qui avaient proposé leur aide aux occupants de la Halle de la Madeleine. « J’ai l’impression d’avoir gagné le Vendée Globe. A chaque fois que l'on croise quelqu’un, on nous propose de l'aide, cela fait énormément de bien », raconte-t-il. Ainsi la Cantine a notamment reçu un coup de pouce du Conseil général qui héberge pendant encore 4 mois les équipes d’Atlantic 2.0 dans ses locaux, près de l’arrêt de tram Vincent-Gâche. Le Conseil régional lui a accordé une avance remboursable de 50.000 euros, de quoi racheter quelques meubles de bureaux, et attendre encore quelques semaines les indemnités de l’assurance.

« Si j’ai un conseil à donner à d’autres entrepreneurs qui seraient dans le même cas, c’est de faire appel à un expert de l’assuré », indique le patron qui passe une bonne partie de ses journées à gérer l’administratif. C’est grâce à cet expert qu’il a pu faire évaluer des caméras ou autre objets de valeur dont il avait perdu la facture. C’est aussi lui qui évalue la valeur des souvenirs qui n’ont pas de prix, comme « les bouteilles de champagne signées de Michel Desjoyeaux et François Gabart à leur arrivée du Vendée Globe, ou celle d’Ellen MacArthur après son record du tour du monde en solitaire, ou encore les bouquins signés de la main de Tabarly », énumère Yannick Perrigot. Tout a brûlé.

La halle de la Madeleine sera reconstruite

Et sur place, 11 impasse Juton, quartier des Olivettes, rien n’a bougé. La halle de la Madeleine est restée tel quel. Le propriétaire des locaux ne peut y toucher. « Il faut attendre que la police et les assurances mènent leur enquête sur les origines de l’incendie. C’est seulement après, dans quelques mois, que la Halle de la Madeleine pourra être reconstruite ». Lui n’a pas la main sur le calendrier. Il sait seulement que la construction « prendra un an et demi minimum ».

Des bons retours du Vendée Globe

D’ici là, WindReport' aura définitivement jeté l’ancre dans ses nouveaux locaux, toujours dans le quartier de la création, dans la Halle 6. Un déménagement prévu bien avant que les locaux de la Cantine numérique ne parte en fumée. Toute l’équipe de la Halle de la Madeleine sera alors réunie à nouveau dans ces 6000m² organisés sur quatre niveaux. L’équipe de The Green Place to be les rejoindra ainsi que plusieurs entreprises dont les noms n’ont pas encore été dévoilés.

Cela sera en 2018, la même année que la Route du Rhum. Et combien d’entreprises accompagneront alors WindReport’? Depuis le départ du Vendée Globe, Yannick Perrigot dit avoir été sollicité pour une dizaine de projets d’accompagnement de skippers. « Je n’ai jamais vu cela, s’étonne-t-il. Que ce soit des PME ou des ETI, tous sont intéressés par le brand content, l’image que cela apporte », poursuit-il.

WindReport’ a assuré la communication de deux skippers cette année. Paul Meilhat pour SMA et Jérémie Beyou pour Maître Coq. Après un bon début de course, Paul Meilhat, skipper de la team SMA a dû abandonner début janvier son premier Vendée Globe à cause d'un vérin de quille. Et Jérémie Beyou, skipper pour Maître Coq, a réussi à finir troisième en étant pourtant privé dès le départ d’antenne satellite et donc de météo, et de communication. « Un exploit ! », commente admiratif le skipper de WindReport’ qui vient, tout comme Jérémie Beyou, de retrouver un peu d’accalmie après des semaines houleuses.

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