IRT Jules Verne : « Nous voulons être leader du manufacturing en Europe »
Interview # Collectivités territoriales

Stéphane Cassereau directeur de l'IRT Jules Verne IRT Jules Verne : « Nous voulons être leader du manufacturing en Europe »

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Stéphane Cassereau est directeur de l'IRT Jules Verne à Nantes, centre de recherche industriel mutualisé dédié aux techniques avancées de production. Il expose ses ambitions pour l'institut.

Stéphane Cassereau est directeur de l'IRT Jules Verne à Nantes — Photo : IRT Jules Verne

Le Journal des Entreprises : Début 2017, vous annonciez vouloir ouvrir plus largement les portes de l’IRT aux PME-PMI. Qu’en est-il aujourd’hui ?

Stéphane Cassereau : « Nous avons lancé mi-2017, à titre expérimental, un nouveau programme, baptisé « Accès PME », qui s’adresse aux PME primo-innovantes, après avoir fait le constat que les PME de l’IRT étaient en fait des PME rompues à la R&D. Nous avons donc imaginé des dispositifs de recherche plus courts et plus légers, avec des processus d’accompagnement par le pôle EMC2. Les premiers résultats sont encourageants. 10 PME ont répondu à l’appel à projets : 3 vont être orientées vers des interlocuteurs plus pertinents, 7 ont été retenues par l’IRT. Il s’agit de PME intervenant dans le secteur des équipements, des moyens de production et des outillages innovants. Nous voulons faire monter en compétences ces entreprises qui proposent des procédés pour l’usine du futur. L’objectif est de passer à 20 PME détectées en 2018 pour arriver, à terme, à 50 PME accompagnées.»

Quelles sont vos autres priorités pour 2018 ?

S.C. : Nous avons démarré en 2017 « Perform », un programme de développement de thèses. Le sujet est important pour préparer le coup d’après. Il s’agit de travailler avec des académiques pour réfléchir à des sujets de rupture technologique qui vont émerger d’ici quatre à cinq ans, sur la base d’orientations définies avec les industriels. L’objectif est d’accompagner, chaque année, une vingtaine de thèses sur les problématiques des procédés composites, de la fabrication addictive, de la robotique et des cobots. Nous allons également porter nos efforts sur le front des projets européens, avec la volonté de nous donner une visibilité internationale et d’aller décrocher des financements sur des appels à projets concurrentiels. Pour ce faire, nous avons créé une équipe dédiée au sein de l’IRT. Aujourd’hui, nous déposons 2 à 3 projets par an. L’objectif est de 20 dépôts en 2020 pour générer 1,5 M€ de recherche au sein de l’IRT. Enfin, alors que nos premiers projets de recherche sont achevés, nous avons créé une cellule pour accélérer la phase d’industrialisation et déployer les solutions dans les entreprises. C’est le cas, par exemple, d’un cobot de soudage développé par STX et industrialisé par Europe Technologies.»

À plus long terme, l’abandon du transfert de l’aéroport à Notre-Dame-des-Landes est-il un obstacle à vos projets de développement à Bouguenais ?

S.C. : « La zone sur laquelle est implantée l’IRT rassemble 7 000 salariés de l’industrie et 700 chercheurs. Nous avons en projet deux académies du Manufacturing et le déménagement de l’Afpi, le centre de formation de l’UIMM qui compte 2 000 étudiants. Nous voulons construire, à l’horizon 2030, un vrai campus de l’innovation, leader sur le domaine du manufacturing en Europe. Du fait du non transfert de l’aéroport, nous allons devoir repenser l’aménagement de la zone avec Nantes Métropole, pour accueillir ces acteurs issus du monde de l’entreprise, de la recherche et de la formation.»

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