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Célérifère imagine une trottinette électrique aux multiples vies
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Célérifère imagine une trottinette électrique aux multiples vies

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Le vendéen Karim Tarzaim a conçu une trottinette électrique destinée à être reconditionnée une fois utilisée puis commercialisée à nouveau. Prévue pour être lancée en mai, elle répond à une volonté de créer une filière industrielle écologique et rentable.

Karim Tarzaim, ingénieur mécanique de formation, a conçu une trottinette électrique pouvant être reconditionnée et revendue. — Photo : Jéromine Doux

Le créateur

Karim Tarzaim est ingénieur mécanique de formation. Le Vendéen, originaire de Fontenay-le-Comte, a également un passé de commercial. « Un jour où je me rendais à Paris, en plein hiver, sous la neige, je me suis retrouvé bloqué pendant treize heures dans ma voiture sans pouvoir en sortir. À ce moment-là, je me suis dit : plus jamais », raconte l'entrepreneur de 40 ans. Depuis, l’ancien commercial se déplace en train et en trottinette électrique. « J’utilise ce moyen de transport depuis une dizaine d’années, je me suis servi de mon expérience pour créer mon propre produit. » Le créateur, installé à Dompierre-sur-Yon, s’est associé à deux personnes ainsi qu'à Charles Barreau, dirigeant de l'entreprise DSO Développement et président de l’association locale Ruptur, qui fait la promotion d’une économie vertueuse pour l’environnement.

Le concept

La trottinette électrique, conçue en Vendée, est fabriquée en France à 70 % et assemblée par des travailleurs handicapés à Niort et à Nantes. Des chutes de cuir sont utilisées pour les poignets, elle peut rouler pendant 25 km et a une batterie transportable et rechargeable n’importe où. « L’idée est de l’utiliser en ville, pour les petits trajets, à la place de la voiture », précise le créateur. Mais surtout, cette trottinette peut avoir plusieurs vies. « L’objectif est de racheter les trottinettes au bout de deux ou trois ans et de les reconditionner, précise Karim Tarzaim. Nous voulons montrer que l’on peut créer une autre industrie, écologique et rentable. »

Les perspectives

Créée en juillet 2019, la société Célérifère devrait commercialiser ses premières trottinettes électriques en mai 2020. Plusieurs collectivités comme la Mairie de Vertou, près de Nantes, et la Ville de La Roche-sur-Yon ont déjà commandé plusieurs deux-roues. Les skippers du Vendée Globe ou le magasin Decathlon de Monaco s’intéressent également au produit. Toutefois la production sera limitée à 300 trottinettes en 2020. « Nos premiers clients seront des bêta testeurs, ils achèteront la trottinette à prix coûtant, c’est-à-dire à 1 000 € HT. L’objectif est que nous puissions, grâce à eux, améliorer le produit par la suite en le rachetant. » À terme, Karim Tarzaim envisage donc de vendre ces véhicules reconditionnés. « L’idée est d’abord de s’adresser aux professionnels puis aux particuliers. Le marché est en hypercroissance, il est multiplié par deux chaque année », assure le fondateur qui espère créer son propre atelier dans peu de temps. D’ici 2025, Karim Tarzaim envisage de produire 3 000 trottinettes par an pour un chiffre d’affaires d’environ 4 millions d’euros. Et l’entrepreneur bouillonne d’idées. Pour compléter son offre, il souhaite créer un sac à dos permettant de recharger les batteries mais aussi un micro-scooter électrique ou une trottinette à trois roues.

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