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Casino Partouche de Pornic : « Nous allons monter en puissance »
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Stanislas Varella directeur général du casino Partouche de Pornic Casino Partouche de Pornic : « Nous allons monter en puissance »

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Proche de la faillite il y a cinq ans, le groupe Partouche prend aujourd’hui un nouveau tournant. À Pornic, il fait construire un nouveau casino avec une salle de concert et un espace événementiel pour des séminaires et congrès. Le directeur général du casino de Pornic Stanislas Varella fait le point sur les ambitions de l’établissement de jeu et sa stratégie.

"Nous faisons construire une salle de spectacle modulable de 800 à 1 000 places qui pourra accueillir des concerts et des pièces de théâtre", annonce le directeur du casino Partouche de Pornic — Photo : Amandine Dubiez - Le Journal des Entreprises

Le Journal des Entreprises : C’est fait, la première pierre a été posée avant Noël. À quoi ressemblera le nouvel établissement que le groupe Partouche est en train de construire ?

Stanislas Varella : Nous faisons construire un bâtiment de 3 500 m² dans le nouveau quartier de la Ria qui ouvrira en novembre 2018. Il y a aura un bar central avec un espace de jeux de 700 m² et 150 machines à sous, ainsi que cinq à six tables de jeu. La nouveauté, c’est que nous faisons construire une salle de spectacle modulable de 800 à 1 000 places qui pourra accueillir des concerts et des pièces de théâtre. Il y aura aussi une salle de 200 m², modulable elle aussi, pour des événements privés ou professionnels, types séminaires et congrès pour les entreprises. Il y aura aussi une terrasse aménagée de 130 m² avec des machines à sous où il sera possible de fumer ainsi qu’un restaurant capable de servir 800 à 1 000 couverts par jour.

Pourquoi un tel déménagement ?

S. V. : On a de plus en plus de contraintes. Le casino actuel est trop petit. Il ne permet pas de faire de l’animation ou de l’événementiel, ce qui devient indispensable. De plus, il est installé sur deux étages, ce qui ne se fait plus du tout. Aujourd’hui, tous les casinos sont de plain-pied. C’était aussi une volonté de la Ville depuis près de 10 ans. La délégation de service public prenant fin en octobre 2018, il fallait réfléchir à un nouveau projet. (NDLR : depuis 2003, les recettes provenant du Produit Brut des Jeux versé à la commune ont fortement diminué passant de 1 766 000 € en 2003 à 483 600 € en 2014.) Nous investissons 15 millions d’euros sur ce projet.

Quels sont les résultats du casino de Pornic ?

S. V. : On a fini l’année avec un produit brut de jeux de 9,4 millions d’euros. (NDLR : Le produit brut de jeux est la différence entre le montant des mises et les gains). On est passé par une grosse crise en 2008. À cause de la mise en place des contrôles à l’entrée et de l’interdiction de fumer, le casino de Pornic, comme tous les autres, a perdu entre 25 et 30% de produit brut de jeux. On est descendu à 7,5 millions d’euros de produit brut de jeux contre 14 millions avant la crise. Aujourd’hui on remonte un peu. On s’est restructuré, on a revu notre organisation. Après avoir vécu une période de croissance à deux chiffres, on a appris à compter. (NDLR : Le casino compte 70 salariés)

Quel objectif vous êtes-vous fixé pour le nouveau projet ?

S. V. : Nous visons une augmentation de chiffre d’affaires de 20 à 30% sur les trois ans. On va monter en puissance. Et on est obligé, pour cela, de revoir notre organisation. Nous allons recruter 30 personnes pour renforcer nos équipes. Nous venons de recruter une responsable RH, nous allons aussi recruter deux commerciaux sur la partie événementielle et renforcer nos équipes dans le marketing. Nous recrutons aussi un régisseur pour la partie spectacles. L’enjeu, c’est de grossir en gardant de la convivialité, ce qui est notre ADN.

Vous allez continuer de serrer la main à tous les clients, comme vous le faites en ce moment ?

S. V. : Oui, on essaye de rester très accessibles. C’est ce qui fait notre différence par rapport à la concurrence. Je passe 60% de mon temps hors de mon bureau, ici au bar ou dans la salle de jeux. Si je passe trop de temps dans mon bureau, c’est qu’il y a un problème. Dans le prochain projet, le bar sera au centre de tout. J’y serai régulièrement. C’est très important l’accueil, le petit mot en plus pour le client. C’est ce qui nous permet de nous différencier de la concurrence.

Vous avez pris la tête du casino de Pornic il y a un an. Comment devient-on responsable de casino ?

S. V. : J’ai commencé en 1993 en tant que technicien de machines à sous à La Seyne-sur-Mer. Puis j’ai participé à l’ouverture d’un casino à Agadir au Maroc. J’ai fait une école de croupier, puis chef de table, caissier de jeux, je suis passé par tous les postes d’employés. Je ne connais pas un directeur de casino qui n’ait pas été employé de jeux. Je suis devenu directeur en prenant la tête du casino du Havre. J’y suis resté sept ans. Puis j’ai pris pendant cinq ans la direction du casino de Calais. Il y a une connaissance des jeux nécessaires, mais sinon, je suis un chef d’entreprise comme les autres.

Propos recueillis par Amandine Dubiez

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