À la clé du premier appel à projets de l'Ademe « Initiative PME 2015 », dans le cadre du programme des Investissements d'avenir, Edixia va empocher une subvention nette de 200.000 ?, complétée par du Crédit d'impôt recherche, pour un projet chiffré à 541.000 ? et monté en quelques mois seulement. « Du jamais vu pour une PME ! », s'enthousiasme Gilles Wackenheim, dirigeant qui a repris en 2013, avec d'autres cadres de la maison
, cet équipementier rennais, spécialiste du contrôle qualité par laser. C'est Louis Schweitzer, commissaire général à l'investissement, qui l'a prévenu. Et une bonne nouvelle n'allant jamais seule, Edixia vient de remporter le trophée de l'innovation de la plateforme de la filière automobile (PFA) française, qui s'apprête à se renommer Filière automobile et mobilité. L'autre lauréat de ce prix est une société des Yvelines, EP Tender, qui développe un attelage de batteries supplémentaires pour longues distances en véhicule électrique.
Carte graphique innovante basée sur le biomimétisme De mobilité, il est beaucoup question dans le projet d'Edixia qui démarre, pour 18 à 24 mois, avec trois embauches d'ingénieurs à la clé dès septembre. Son effectif est déjà passé de 15 à 24 contrats en France depuis sa reprise, auxquels il faut en ajouter trois autres en Chine, deux en Allemagne et un au Mexique. Nommé Gwel (« vision » en breton), son projet lauréat est en fait une carte graphique innovante pour un traitement optimal des images destinées au futur véhicule autonome sans conducteur. « Notre solution est basée sur le biomimétisme et s'inspire du fonctionnement du cortex humain, explique Gilles Wackenheim. C'est une technologie que nous avions identifiée en 2014 pour l'analyse des routes. » Gros avantage compétitif pour la PME bretonne : elle promet d'être beaucoup moins énergivore (de 0,2 à 2 Watts contre 10 Watts) et onéreuse que ses concurrentes issues des géants du marché.
Reconnaissance et visibilité
L'enjeu est colossal pour le marché automobile. Des véhicules d'entrée et de moyenne gamme devront être équipés de ces technologies si les constructeurs ne veulent pas perdre leurs étoiles aux fameux tests de sécurité Euro NCAP, dès 2016. « Or, ces systèmes d'assistance à la conduite, pour la reconnaissance de piétons, le freinage d'urgence... coûtent chers. » Edixia se positionne aujourd'hui comme un acteur de premier ordre. Pour décrocher son prix, la société rennaise qui fait figure de petit Poucet a défendu ses couleurs devant les responsables R & D des plus grands constructeurs automobiles, à Paris, le 6 juillet dernier. « En tant que PME, c'est une belle visibilité pour nous vis-à-vis des donneurs d'ordre, mais aussi des contacts et des opportunités de business », se félicite Gilles Wackenheim épaulé par le conseil scientifique du pôle de compétitivité de l'Ouest ID4Car dont il est un membre actif. « Les projets accompagnés par un pôle ont bénéficié d'une meilleure préparation et obtenu un taux de réussite supplémentaire de 50 % », selon lui. Edixia a réalisé un chiffre d'affaires de 3,2 millions d'euros en 2013, porté à 3,94 millions d'euros en 2014. Cette année, Gilles Wackenheim vise plus de 4,6 M?.
Géry Bertrande
AUTOMOBILE L'équipementier rennais Edixia a remporté le trophée de l'innovation de la plateforme de la filière automobile (PFA), suite à l'appel à projets « Initiative PME 2015 ». Sa carte électronique intelligente veut offrir la meilleure vision aux véhicules autonomes.
