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Comment le groupe Roullier veut répondre aux enjeux de l'agriculture de demain
Saint-Malo # Chimie # Innovation

Comment le groupe Roullier veut répondre aux enjeux de l'agriculture de demain

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Pour renforcer sa capacité à innover dans le domaine de la nutrition végétale et animale, le groupe Roullier a établi dans son fief de Saint-Malo un centre de recherche qui combine expertises humaines et outils high-tech. Une dizaine de « projets majeurs » sont à l’étude.

— Photo : Baptiste Coupin - Le Journal des Entreprises

Plutôt du genre discret jusqu’alors, le groupe Roullier (8 000 salariés, 2,5 Md € de CA en 2017), qui a changé son directoire il y a peu, a ouvert, fin juin, les portes de son "centre mondial de l’innovation", à Saint-Malo. Un lieu stratégique, concentrant tous les savoir-faire du groupe en matière de recherche.

Le "CMI" - son petit nom -, construit en 2015 pour un investissement de 30 M€, vient d’obtenir un prêt de 50 M€ de la Banque européenne d’investissement (BEI) pour son programme d’innovation, qui va permettre au groupe spécialisé dans la production de nutriments et d'aliments pour les plantes, les animaux et les hommes de poursuivre et d’accélérer ses projets de recherche de nouveaux produits et processus novateurs. Dans la nutrition végétale, métier historique du groupe, et dans la nutrition animale, son axe de développement majeur.

Nouveaux moyens, nouvelles expertises

Le Centre mondial de l'innovation Roullier regroupe, sur 5000 m², les équipes de recherche des pôles nutrition animale et végétale — Photo : Baptiste Coupin - Le Journal des Entreprises

Auparavant les équipes de recherche de Roullier étaient éclatées. Dorénavant c’est au sein d’un seul et même lieu, sur 5 000 m², que quelque 200 docteurs, chercheurs et ingénieurs de 20 nationalités différentes imaginent et mettent au point les innovations phares de l’entreprise pour répondre aux enjeux de l’agriculture de demain. « Notre objectif c’est de transformer une idée qui vient du terrain (des agriculteurs) en un produit fini qui soit adapté », présente Nicolas Vermersch, directeur du CMI.

Les équipes peuvent pour cela s’appuyer sur un équipement unique. Des chambres de culture capables de reproduire une multitude de contextes agro-climatiques, des serres d’expérimentation (dont une entièrement robotisée) pour le pôle végétal et des laboratoires high-tech pour le pôle nutrition animal. Comme ce laboratoire qui, pour optimiser la valeur nutritive des aliments, reproduit artificiellement des estomacs de la vache.

Une dizaine de projets majeurs

Photo : Baptiste Coupin - Le Journal des Entreprises

« Le fait d’avoir réuni toutes les fonctions dans un seul lieu nous a permis d’accélérer le processus d’innovation », assure Nicolas Vermersch, qui précise que le groupe est aujourd’hui en pointe sur la biologie moléculaire, la métabolomique (analyse de l'ensemble des petites molécules d’un système vivant) et l’imagerie : « des expertises qu’on n’avait pas auparavant. »

Il faut cinq ans pour mettre au point une innovation, entre la mise au point de la formulation, les tests en laboratoire, et la partie homologation. Il est donc trop tôt pour voir quelles expérimentations déboucheront sur des solutions commercialisables pour le groupe. Le directeur du CMI révèle néanmoins que ses équipes travaillent à ce jour sur « une dizaine de projets majeurs ». « Notre objectif, ça n’est pas de sortir beaucoup de produits, mais des bons », conclut Nicolas Vermersch.

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