L’industrie française est de retour. S’il se crée actuellement plus d’usines qu’il n’en ferme en France, la réindustrialisation du pays reste fragile. Avec son projet de loi industrie verte, le gouvernement compte mettre les bouchées doubles. Difficile de dire si ce texte très technique sera suffisant pour répondre aux ambitions de l’exécutif : générer 23 milliards d’euros d’investissement et créer 40 000 emplois d’ici à 2030. Mais une chose est sûre, un vent nouveau souffle en faveur de l’industrie française. Ces dernières semaines, les annonces de gigafactories, ces immenses usines, se multiplient : Carbon (photovoltaïque) à Fos-sur-Mer, Holosolis (panneaux solaires) en Lorraine, Inocel (piles à combustible) à Belfort, Prologium et XTC (batteries électriques) à Dunkerque… La bataille se joue aussi bien dans la quête perpétuelle de compétitivité pour faire face à la concurrence internationale qu’à l’intérieur de nos frontières, comme le rappelle l’affaire Bridor. Confronté à des recours en justice à répétition de militants écologistes, la filiale boulangère du groupe Le Duff, a annoncé le retrait de son projet d’usine à Liffré (Ille-et-Vilaine), qui devait créer 500 emplois. La bataille de la réindustrialisation sera longue et semée d’embuches. Mais que faut-il pour la gagner ? Nous avons posé la question aux premiers intéressés, aux industriels.
