Le feuilleton de la succession du taulier Johnny Hallyday défraie la chronique depuis plusieurs mois. À une échelle plus locale, c’est une autre famille, Boinet, qui a cristallisé l’attention au cours de la même période. En cause : la double demande formulée par Jean-Michel, père, de voir sa fille, Alice, lui succéder à la tête du festival Art Rock mais aussi de se voir rémunérer, par l’association organisatrice Wild Rose, pour l’utilisation de la marque qu’il avait déposée. Certes discutables sur le fond et sur la forme, ces requêtes, désormais abandonnées, amènent à deux réflexions.
La première réside dans le fonctionnement même du premier événement culturel des Côtes-d’Armor. Sa forme associative semble avoir montré ses limites. Si l’on peut reconnaître, sans l’accabler, certains torts à Jean-Michel Boinet, il faut avouer que le président de Wild Rose, Loïc Haffray, par son éloignement géographique, a fait preuve de légèreté dans l’encadrement de l’équipe de direction. Doté d’un budget de 2,6 millions d’euros, employant 4 salariés à l’année et plus de 200 lors des trois jours de festivités, Art Rock doit, sans perdre ses fondamentaux, professionnaliser son fonctionnement. Cela ne fait plus aucun doute.
La deuxième réflexion s’inscrit davantage dans une dynamique positive. Douloureux pour l’image de Jean-Michel Boinet, cheville ouvrière de la manifestation depuis 1983, désormais parti en retraite, ce fâcheux épisode a démontré un véritable attachement du monde économique à Art Rock. À aucun moment, ceux qui contribuent désormais à plus de 20 % de recettes, via du mécénat ou de l’achat direct de places, n’ont jeté le bébé avec l’eau du bain. Mieux encore, leur soutien s’est amplifié en 2018 avec l’arrivée de nouveaux partenaires qui ont mesuré pleinement l’impact du festival sur la notoriété de Saint-Brieuc et de leur entreprise.
