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Proform raccorde son outil de production à ses ambitions
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Proform raccorde son outil de production à ses ambitions

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La PME industrielle Proform, basée à Chaponost (Rhône) et spécialisée dans les raccords de tuyauterie en acier inoxydable pour les fluides, investit plus de 10 millions d’euros dans un nouveau site industriel à Vourles (Rhône). Objectif : adapter son outil de production à ses ambitions.

À Vourles, Proform s’installe sur 25 000 m² et dispose de réserves foncières importantes avec un terrain de 10 hectares — Photo : Xavier Degoutte - Proform

L’opération est présentée par la Fédération Nationale de l'Immobilier (Fnaim) du Rhône comme la plus importante opération en immobilier industriel de l’année 2021 sur le territoire lyonnais. Avec ses 100 000 m² de foncier dont 25 000 m² d'atelier industriel, l’ancienne friche Crown à Vourles (Rhône) se métamorphose sous la main de Gilles Poichot, président-directeur général de l’entreprise lyonnaise Proform (27 millions d'euros de chiffres d'affaires en 2021).

Le fabricant de tuyauterie et raccords industriels pour les fluides en acier inoxydable en a fait l’acquisition pour accompagner sur le long terme le développement de son groupe de près de 200 salariés. Installé jusqu’ici à Chaponost (Rhône) sur près de 17 500 m², le groupe était trop à l’étroit. "Le site était devenu trop exigu et non adapté aux perspectives de développement de l’entreprise", note Gilles Poichot. Avec ce nouvel emplacement, la PME se dote aussi d’une importante réserve foncière pour l’avenir.

Le projet n’est pourtant pas neuf dans l’esprit du PDG de 57 ans. Il prend corps au moment de la crise des subprimes en 2009. "Nous avions à l’époque un projet de nouvelle ligne industrielle sur notre site de Chaponost, qui entraînait des changements de seuils pour l’entreprise avec notamment l’obligation de déposer une demande ICPE ("installation classée pour la protection de l'environnement", NDLR) pour se conformer à la réglementation sur la prévention des risques. Or, notre site n’était pas adapté puisqu’installé sur deux niveaux et il n’avait pas la place pour accueillir une réserve anti-incendie par exemple", se souvient le PDG.

10 millions d’euros d’investissement

En 2012, l’entreprise réunit ses salariés pour imaginer l’usine idéale et repenser l’organisation des ateliers. "Nous avons fait le choix de mobiliser toute l’entreprise pour concevoir notre futur outil industriel en tenant compte à la fois des réglementations actuelles mais également des aspirations de nos collaborateurs et des besoins de l’entreprise", précise Gilles Poichot. Une démarche collaborative qui se construit avec l’ensemble des divisions de l’entreprise. L’objectif : "parvenir à définir une usine évolutive et agile". La réflexion s’est portée aussi bien sur la baisse de la consommation énergétique et de l’impact sur l’environnement que sur un outil stimulant pour les salariés et compétitif.

Ce n’est qu’en 2018 qu’il prend attache avec le propriétaire de la friche Crown à Vourles (Rhône) et débute les négociations. La signature a lieu à l’été 2021, après l’épuisement des délais de recours et l’obtention des différentes autorisations. "Le processus a été contraint et chronophage, mais c’est le temps qu’il nous a fallu pour mettre sur pied un outil industriel sur-mesure et adapté aux futures évolutions de l’entreprise", fait savoir le PDG.

Dans ce projet, l’industriel rhodanien engage plus de 10 millions d’euros pour l’acquisition du site et la transformation de son outil industriel. Déjà débutés, les travaux vont se poursuivre jusqu’à fin 2022 pour une exploitation totale en 2023. Mais Proform n’attend pas la livraison définitive de l’outil pour s’en saisir. Depuis la fin du mois de janvier, le groupe a rapatrié son stock de produits finis sur place. C’est d’ici que partent désormais les expéditions pour le compte de ses clients.

Une nouvelle ligne à 2 millions d’euros

Surtout, la PME se dotera dès 2023 d’un site entièrement automatisé et aux normes de l’usine 4.0. Pilotage, traitement de données et internet des objets : toutes ces technologies seront implantées dans l’atelier de Vourles. "Les indicateurs de performances sont des éléments observés par nos clients. Avec ces technologies, nous allons gagner en performance et en compétitivité", remarque Gilles Poichot. D’autre part, la réorganisation de l’atelier doit amener la PME à rationaliser ses différents flux et augmenter à moyen terme ses gammes de produits. D’ici quatre ans, la PME prévoit d’installer une nouvelle ligne conçue par le bureau d’études et destinée à fabriquer des raccords de 600 mm de diamètre. L’investissement est de l’ordre de 2 millions d’euros, soutenu par France Relance à hauteur de 800 000 euros. "Aujourd’hui nous produisons des pièces de 400 mm de diamètre maximum. Avec cette future ligne, on élargit notre gamme et cela nous permettra de poursuivre notre développement sur les gros marchés de la chimie ou de l’agroalimentaire", précise Gilles Poichot.

Aéronautique et spatial

Une étape majeure du développement de la PME qui répond aux évolutions de marchés que traverse Proform. Spécialisée dans la fabrication de raccords de tuyauterie en acier inoxydable pour de multiples secteurs comme l’agroalimentaire, la chimie, la pétrochimie, la viticulture ou encore la papeterie, la PME s’est aussi fait le spécialiste de la fabrication de pièces spéciales en acier et alliages inoxydables pour des marchés à très forte valeur ajoutée : aéronautique, aérospatiale et automobile. "Le premier segment d’activité qui forme plus de 60 % de notre chiffre d’affaires voit ses parts de marché se maintenir, explique Gilles Poichot. Le deuxième segment de marché, malgré ses spécificités et la valeur ajoutée que l’on y apporte s’est orienté davantage vers l’aéronautique et aérospatial. L’automobile, qui formait 30 % de notre activité en 2009, est descendu sous les 10 %. On a dû s’adapter et travailler davantage sur l’aéronautique et le spatial."

Et la PMI capitalise sur son bureau d’études spécifiquement dédié à la conception et à la fabrication de machines, lui apportant un avantage concurrentiel face à ses concurrents.

Sur les 27 millions d'euros de chiffres d’affaires réalisés en 2021, les deux tiers sont réalisés à l’international, dont 55 % en Europe avec des marchés principaux en Allemagne, Italie et Finlande. À horizon cinq ans, Gilles Poichot anticipe de passer un cap et d’atteindre les 300 salariés.

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