C'est un marché jeune et atomisé... et pourtant plein de promesses. Le secteur des services à la personne est trusté par des milliers de sociétés. Pas moins de 15.000 en France et de toutes tailles, selon une étude 2012 du cabinet Oliver Wyman pour la Fédération des entreprises de services aux particuliers. Elles génèrent un chiffre d'affaires de 17,3 milliards d'euros, en croissance de 6 % par an. Parmi ces structures, moins de 20 réseaux réalisent un chiffre d'affaires supérieur à 10 millions d'euros. Dont Viadom qui, avec 55 millions d'euros en 2012 (plus 5 millions pour les franchisés), s'affirme comme un acteur majeur de la filière. Présent historiquement dans la coiffure à domicile depuis 1992, l'entreprise créée par Philippe Bosc a fait le choix, en 2002, et alors que Christian Lehr en avait pris le contrôle, de diversifier ses activités selon un parti pris qui relevait du pari : « Nous avions fait le postulat que notre force n'était pas tant dans le métier de la coiffure lui-même que dans notre capacité à organiser des interventions à domicile et d'animer un réseau de salariés à distance », explique-t-il. Le groupe évacue ainsi l'hypothèse un temps envisagée de racheter des salons de coiffure et s'ouvre à de nouveaux métiers : jardinage, ménage...
Une diversification vitale
Sans le savoir, il anticipait également le plan Borloo qui, en 2005, allait donner un coup de fouet aux services à la personne, notamment à travers des incitations fiscales. En 2010, Viadom complète sa palette de services en rachetant Merci +, une entreprise toulousaine de garde d'enfants. « L'enjeu était simple : la coiffure à domicile, notre métier historique, était un marché mature sur lequel nous avons en plus vu surgir, plus tard, la concurrence très forte des auto-entrepreneurs », raconte Christian Lehr. Par ailleurs, la diversification des activités imposait à l'entreprise d'aller vers la garde d'enfants, un marché prometteur notamment parce que beaucoup de travail au noir y est à récupérer, et que faire garder des enfants reste compliqué dans la plupart des grandes villes de France.
À Marseille, des métiers complémentaires
En prenant le contrôle, le mois dernier, de la société marseillaise SFATD, Viadom complète encore sa palette de services. Créée en 1970 par Gilbert Musiquian, cette société (300 salariés et 28 M€ de CA) propose des solutions de petit bricolage et d'assistance informatique. Deux secteurs où Viadom n'était pas présent. Mieux, elle ouvre une nouvelle porte au groupe mulhousien : celle des services aux entreprises, auxquelles SFATD propose sous la marque Phinelec des prestations techniques. Une offre prisée des sociétés qui possèdent des bureaux, magasins, etc. éparpillés partout en France. « Nous renforçons ainsi la complémentarité de nos métiers », se félicite Christian Lehr, « et nous réduisons aussi notre dépendance à des métiers fortement soutenus par des incitations fiscales ». Dans son nouveau périmètre, le groupe Viadom, qui dégage un résultat d'exploitation « à deux chiffres, très au-dessus de la moyenne du secteur », selon Christian Lehr, pèse environ 85 M€ de chiffre d'affaires. Il affiche une répartition « équilibrée » entre la coiffure, la garde d'enfants/ménage et le nouveau pôle marseillais. Sans exclure d'autres opérations de croissance externe, notamment dans l'univers de la dépendance, Christian Lehr veut atteindre, à terme, 100 millions d'euros de chiffre d'affaires, en actionnant le levier de la synergie de clientèle entre les sociétés du groupe.
Viadom
(Mulhouse) P-dg : Christian Lehr CA 2012 : 55 M€ Effectif 2012 : 5.800 salariés (2.000 ETP) Contact : 03 89 33 28 28
