L’année 2022 sera une année d’investissement pour le groupe CCI Productions (250 salariés, 25 M€ de CA), spécialiste de la fabrication de parfums et cosmétiques en sous-traitance pour des marques haut de gamme, dirigée par sa présidente Isabelle Guyomarch. La dirigeante est également fondatrice du laboratoire Ozalys, dédié aux cosmétiques pour femmes atteintes d’un cancer du sein. Au total, ce sont plus de deux millions d’euros qui seront investis dans les usines du groupe à Acquigny dans l’Eure (11 000 m² et 20 lignes de conditionnement) et sur le site d’Angers (4 600 m² et 8 lignes de conditionnement).
Des investissements qui réjouissent Isabelle Guyomarch après une année 2020 difficile face à la crise sanitaire : "Notre chiffre d’affaires a baissé de 25 % en 2020, et nous n’étions plus en mesure d’investir comme chaque année. C’est ce qui m’a le plus inquiété, car globalement nous investissons toujours 10 % de notre chiffre d’affaires chaque année afin de maintenir un haut niveau de qualité et rester la référence pour les marques de luxe avec lesquelles nous travaillons".
Un parfum de relance en 2021
Si 2020 a été une année où "il a fallu survivre", souligne la présidente de CCI Productions, 2021 a représenté un autre challenge avec une très forte reprise pour l’activité de l’entreprise. "En 2021, nous avons réalisé 25 % de chiffre d’affaires en plus, et 20 % si on compare à 2019. Et les perspectives sont identiques pour 2022 et 2023. Cela tient notamment à des modifications de consommation, avec une forte hausse de la consommation de parfum en Asie, zone sur laquelle sont fortement implantés nos clients (groupe Interparfums ou encore la marque de luxe Diptyque, NDLR)".
Une gestion sociétale gage de performance
"La gestion sociétale de l’entreprise a sauvé notre activité pendant la crise", assure Isabelle Guyomarch. Un management mis en place par la présidente de CCI Productions, suite à son cancer du sein en 2013 qui a modifié sa "vision de l’entrepreneuriat". "Je devais faire quelque chose de cette épreuve. C’est pourquoi j’ai créé Ozalys, une marque de cosmétiques pensée pour les femmes malades, et commencé à lancer des actions sociétales comme la création d’ateliers-écoles pour maintenir ses salariés dans l’emploi, les arrêts de travail librement choisis pour les aidants, ou encore le projet d’intégrer l’ensemble des salariés au capital du groupe". Un nouveau management axé sur "la bienveillance dans notre gestion" avec pour objectif "de créer de la valeur avec la fragilité". "Depuis la mise en place de ce management, la maladie grave n’a pas diminué dans l’entreprise mais la bobologie, si. Cela crée des valeurs humaines ainsi que des valeurs d’entreprise. Et cela donne des résultats", se félicite la dirigeante qui ne compte pas un seul jour de fermeture depuis le début de la crise du Covid.
"L’année 2021 a fait la preuve que cette gestion sociétale avait du sens en termes humain et économique. C’est ce management qui permet cette forte reprise de notre activité. Quand vous donnez du sens au travail et que vous respectez les gens, ils vous le rendent". Mais alors qu’elle souhaitait aller plus loin dans son modèle de gestion sociétale en ouvrant le capital de l’entreprise aux salariés, Isabelle Guyomarch préfère temporiser : "Nous allons d’abord consolider l’entreprise". Un projet d’entreprise qui devrait voir le jour d’ici 2024.
