PCM : En difficulté sur son marché principal
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PCM : En difficulté sur son marché principal

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Le fabricant de systèmes de pompage de liquides, qui réalise 60% de son chiffre d'affaires sur le marché du pétrole, annonce perdre de l'argent pour la première fois depuis 1998. Pour compenser, le groupe mise sur son marché food, dynamique actuellement.
— Photo : Le Journal des Entreprises

Il y a un peu moins de 3 ans, PCM investissait 1,5 M€ pour agrandir son site de Champtocé-sur-Loire (326 salariés) afin de faire face à la forte croissance de son activité sur les marchés pétroliers. Un secteur sur lequel ce groupe réalise 60 % de son chiffre d'affaires qui s'établit à un peu moins de 100 millions d'euros (en déficit) à fin 2015. PCM, qui possède 22 filiales dans le monde et 5 sites de production (États-Unis, Chine, Grande-Bretagne et Oman) subit de plein fouet la crise pétrolière actuelle qui a vu le prix du baril divisé par trois depuis 18 mois. Alors que depuis une dizaine d'années, le groupe affichait des croissances annuelles à deux chiffres, « en 2015, pour la première fois depuis 1998, PCM perd de l'argent, annonce Frédéric Garde, directeur général délégué. Nous avons recruté une trentaine de personnes à Champtocé depuis 2 ans. Les effectifs du groupe ont augmenté de 15 % depuis 3 ans avec 600 salariés aujourd'hui (NDLR dont 366 en France). Aujourd'hui, nous ne remplaçons plus les CDD et personnels intérimaires, nous nous sommes repliés dans certains pays et un dossier de chômage partiel a été déposé pour la France. »

Coup d'arrêt aux investissements

Fabricant de systèmes de pompage (pompes volumétriques) pour tout type de liquides (épais, visqueux, sableux...), le groupe parisien, créé en 1932, historiquement positionné sur l'industrie a opéré deux diversifications : vers le food d'abord dans les années 90 en se positionnant sur les systèmes de pompage destinés aux produits laitiers, un secteur qui pèse aujourd'hui 30 % de son chiffre. Puis, au début des années 2000, vers le pétrole (oil & gas). Dans ce domaine, elle intervient en tant que fabricant et installateur d'équipements sur les plateformes pétrolières. L'entreprise gère également plusieurs champs de pétrole. « Le retournement sur le marché du pétrole depuis l'été 2013 a porté un coup d'arrêt aux investissements, d'abord en Amérique du nord où nous avons ouvert une filiale il y a deux ans au Canada et qui est en sommeil. Puis un peu partout. Les tensions au Moyen-Orient compliquent aussi les choses. Certains spécialistes annoncent une reprise du marché pour 2019. C'est loin... et nous avons des inquiétudes sur la capacité des opérateurs à relancer les projets. Les compagnies américaines ont réduit leurs effectifs partout dans le monde. Elles annoncent encore 10.000 suppressions de postes cette année. »

Un marché food dynamique
En attendant le redémarrage de l'activité pétrolière, le groupe profite d'un marché food « très dynamique », tiré par une hausse de la consommation de produits laitiers. « Les grosses sociétés de l'agroalimentaire, notamment américaines, investissent beaucoup en ce moment. On a plus de projets qu'avant sur ce secteur. » Sur son métier historique, la pompe volumétrique pour l'industrie, qui représente actuellement 10 % de son chiffre, PCM maintient ses positions. « On a un gros parc. Sa maintenance nous amène un business récurrent. En France, nous conservons une position dominante. » L'inventeur de la pompe Moineau en 1932, devenue un standard mondial, maintient pour l'heure ses effectifs en France. « Nous avons construit un budget 2016 à l'équilibre, ce sera un challenge de le tenir, mais notre choix est le maintien des compétences. Nous avons mutualisé les ressources en faisant basculer des spécialistes du pétrole sur l'activité food et en développant une activité d'ingénierie en interne depuis 2 ans. » Le groupe vient de lancer son nouveau site, en février. Traduit en 7 langues, il a accueilli 12.000 visiteurs le premier mois pour 8.000 auparavant. « C'était important. Nous ne sommes pas sur une activité où on laisse une brochure sur la table pour se présenter. » Référencement et navigation mobile ont été retravaillés et le groupe démarre depuis quelques jours sur les réseaux sociaux. « Aux États-Unis, le business se fait beaucoup sur les réseaux. Nous nous devions d'y être. »

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Levallois-Perret
P-dg : Mario Martignoni CA : 98 M€ 600 salariés 02 41 22 90 00 www.pcm.eu

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