Lucart investit 3 millions d'euros pour moderniser ses machines
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Lucart investit 3 millions d'euros pour moderniser ses machines

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Dans un marché concurrentiel, le site vosgien du groupe Lucart réussit à tirer son épingle du jeu en redonnant une nouvelle vie aux papiers et aux cartons. En 2018, la société va bénéficier d'un plan d'investissement de 3 millions d'euros pour continuer à moderniser ses installations.

Les bobines de papier de Lucart, dans les Vosges, sont fabriquées majoritairement à partir de papiers recyclés — Photo : Philippe Bohlinger

Depuis son rachat en 2008 par l’italien Lucart, l’ex-papeterie Novacare à Laval-sur-Vologne (Vosges) aligne les bons chiffres : 58 salariés en CDI recrutés et 36 M€ investis. Une bonne santé qui dénote dans le secteur des papiers-cartons, mis à mal par la révolution numérique. « Nous produisons des papiers d’hygiène (essuie-mains, essuie-tout, papier toilette, mouchoirs, etc.) à partir de ouate de cellulose. Il s’agit du seul marché papetier en croissance avec celui du carton », livre Philippe Desmartin, responsable qualité chez Lucart. L’entreprise commercialise sa production pour deux-tiers auprès des professionnels et pour un tiers auprès des grandes surfaces, en marques de distributeurs.

Papiers recyclés

Fondée en 1876 sous le nom de Papeterie Mougenot, l’industriel entend continuer sur sa lancée. Le groupe Lucart (1 450 personnes, 415 M€ de CA) y a programmé cette année 3 M€ d’investissement pour moderniser ses installations et notamment une de ses deux machines à papier. D’une capacité de 56 000 tonnes, ces deux machines produisent des bobines mères majoritairement à partir de « vieux papiers », des papiers recyclés. Ces derniers sont choisis dans les catégories plutôt nobles (peu encrés, pas cartonnés, etc.) récupérées auprès des industriels. Les machines utilisent également de la pâte vierge (10 %) et des emballages liquides alimentaires, les fameuses briques Tetra Pak (10 %). En aval, neuf lignes transforment les bobines de 45 à 60 km de long. Dans cet atelier, les opérations de manutention ont été automatisées voici une quinzaine d’années.

Briques alimentaires valorisées

Sur un marché extrêmement concurrentiel où prospère un le géant suédois SCA (Lotus, Okay, Demak’Up), Lucart doit jongler avec deux paramètres : le facteur "prix", déterminant sur son segment, et les fluctuations du très spéculatif marché des vieux papiers. Pour se démarquer, le papetier vosgien remue la fibre de l’économie circulaire en s’appuyant sur l’unité de recyclage des briques alimentaires mise en service en 2011. Sur 10 000 tonnes collectées chaque année dans un rayon de 500 kilomètres, l’usine extrait 74 % de fibres. Sans blanchiment chimique, elles ont permis de créer une gamme de papier d’hygiène EcoNatural tout en sécurisant les approvisionnements de Lucart en matière première. Si la couleur marron clair des produits n’a pas rencontré le succès escompté auprès des clients de Carrefour, premier à avoir testé cette innovation, la gamme continue d’intéresser les distributeurs spécialisés dans le bio ainsi que les professionnels, à l’instar du conseil régional de Bretagne.

Par ailleurs, l’industriel est allé au bout de la démarche en valorisant le polyéthylène et l’aluminium dans du mobilier urbain en partenariat avec la société Urban’Ext, dans la Vienne. En Italie, le groupe fabrique même depuis quelques mois des distributeurs d’essuie-main, distributeurs de savons et poubelles à partir de ces produits.

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