L’Europe vue du ciel se dote d’un avion
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L’Europe vue du ciel se dote d’un avion

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Basée à Chambley Planet’Air, L’Europe vue du ciel vient d’investir dans un nouvel outil : un avion optimisé pour les prises de vue aérienne.

— Photo : Le Journal des Entreprises

« On peut faire un parallèle avec le transport routier. Tout le monde comprend qu’on ne va pas effectuer le même travail avec un poids lourds de 38 tonnes et un scooter. Avec nos engins, c’est un peu pareil. » Pour le patron de L’Europe vue du ciel, Jean-Luc Kaiser, investir dans un avion a permis d’élargir le champ des possibles pour son entreprise. Doté d’un rayon d’action supérieur à celui d’un hélicoptère, plus rapide, l’avion baptisé Green Observer s’affiche comme un nouvel outil, en plus de l’hélicoptère qui équipe L’Europe vue du ciel depuis 17 ans. Avec une vitesse de vol allant de 65 à 250km/h, une autonomie de plus de 700km et un plafond de vol de près de 6 000 mètres, le Green Observer est un Alpha Trainer fabriqué par la société Pipistrel, et modifié pour L’Europe Vue du ciel. « Nous avons travaillé avec Finesse Max, l’importateur pour la France, basé à Haguenau, pour l’adapter exactement à nos besoins », souligne Jean-Luc Kaiser.

Un avion innovant

Dispositifs multiples pour accrocher les appareils photos, trappe pour prise de vue verticale, le Green Observer représente un investissement de 120.000 €. Travaillant avec le privé et les collectivités territoriales, Jean-Luc Kaiser a donc décidé d’investir pour consolider le positionnement de son entreprise. Basée à Chambley Planet’Air, L’Europe Vue du Ciel opère dans toute la France, soit depuis ses propres engins ou depuis du matériel loué. « Les donneurs d’ordres publics font face à une baisse des budgets », souligne Jean-Luc Kaiser. « Pour autant, les données sont mises à jour de plus en plus fréquemment, parfois sur des surfaces réduites ou des dates très précises. » Autant de missions pour lesquelles le drone est trop limité par sa faible autonomie et un avion classique, type Cesna, se révèle bien trop coûteux. « C’est pour cela que nous avons choisi un avion classé parmi les ULM », souligne Jean-Luc Kaiser. Figés dans des réglementations écrites dans les années 50, les avions dits « certifiés » nécessitent de très longues et très coûteuses procédures pour des modifications, mêmes mineures. « Les constructeurs d’ULM, de leur côté, ont bénéficié d’une réglementation plus souple pour innover, et aller vers plus de performance ».

Consommation d’une voiture

Résultat : le Green Observer consomme 6,5 litres aux 100 km parcourus, soit le même niveau qu’une voiture. Un argument de plus face au client : l’avion n’est pas polluant, et se révèle très discret avec son moteur de 80 ch par rapport à l’hélicoptère. « Autant d’arguments qui sont très appréciés par les clients », assure Jean-Luc Kaiser. Surveillance aérienne, orthophoto, aéromagnétisme, gestion des carrières ou encore agriculture de précision, L’Europe vue du Ciel réinvente son métier constamment avec ses clients : « Fini le temps où notre métier s’arrêtait en se posant sur le tarmac », insiste Jean-Luc Kaiser. Le numérique impose désormais de traiter des masses de données de manière à la rendre exploitable par les clients. A l’image des orthophotos, ces clichés de la surface du sol pris à la verticale et qu’il faut assembler par ordinateur pour les rectifier et les rendre superposables à une carte : « Nous avons embauché une géomaticienne, un métier entre l’informatique et la géographie, pour nous développer sur ce créneau », souligne Jean-Luc Kaiser.

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