De l'usine des Ponts-de-Cé de 3 000 mètres carrés sortent chaque année environ 1 500 ventilateurs, des turbines de 25 centimètres jusqu’à 3 mètres, à l’unité ou en petites séries. Spécialisée dans les pièces en acier ou inox, la PME angevine de 20 salariés et au chiffre d'affaires d'un peu plus de 2 millions d'euros vient de décrocher un joli contrat : la fabrication de dix ventilateurs pour des machines destinées à la dépose de la fibre optique commandée par… Google. Le géant américain a en effet fait appel à une société pour concevoir ces machines, laquelle a chargé Secmo de réaliser le ventilateur qui en permettra le refroidissement.
Une gamme de produits standards et des ventilateurs sur mesure
« Comme pour toutes nos fabrications, précise Julien Gerenneur, le président de Secmo qui a repris en 2007 l’entreprise créée par son père en 1980, nous avons réalisé ces ventilateurs sur mesure. Notre bureau d’études, où travaillent quatre personnes, nous permet d’aller plus loin dans la conception. Auparavant, nous réalisions les produits à la commande. Nous sommes maintenant en mesure de proposer et de les adapter, en nous appuyant sur notre expérience dans ce domaine très spécifique. Nous avons donc une gamme standard et nous l’optimisons ou nous créons totalement lorsqu’il s’agit comme ici de produits particuliers. Pour cette machine de Google par exemple, notre bureau d’études a travaillé 8 mois puis réalisé des essais grandeur nature. » Ces dix premières unités seront livrées en 2019 et d’autres commandes pourraient suivre…
Des produits dans le monde entier avec des clients français
Dans son usine des Ponts-de-Cé, Secmo peut ainsi concevoir et fabriquer des turbines de toute taille de 25 centimètres à 3 mètres de diamètre, avec des pales fixes ou mobiles, qui vont s’intégrer dans des machines, des engins agricoles ou de motoculture.
La marque japonaise Kubota, par exemple, fait appel à l’entreprise angevine pour certaines de ses tondeuses pour professionnels. « Nos produits vont toujours s’intégrer dans une machine, précise Julien Guerenneur. Par exemple, nous venons de fabriquer deux ventilateurs de deux mètres de diamètre pour l’Algérie. Elles s’intégreront dans des machines qui évacuent l’air dans des mines de phosphate. Certaines de nos pièces partent pour l’étranger mais la majorité de nos clients sont français. Ils sous-traitent auprès de nous ces parties spécifiques que nous sommes parmi les seuls à fabriquer en France. C’est une activité de niche dans laquelle ce que nous faisons n’est même pas visible puisque ce n'est qu'un élément d’une machine plus complexe. »
Malgré ce travail de l’ombre, Secmo s’est fait une place dans ce domaine spécifique de l’aéraulique. L’entreprise a même développé il y a quelques années une turbine pour laquelle elle a déposé un brevet européen et mène toujours des recherches pour optimiser ses produits. Elle s’est dotée d’un robot de soudure et assure en permanence la formation de deux apprentis. « Nous voulons donner une image plus moderne de la chaudronnerie, reconnaît Julien Guerenneur. Notre métier a évolué, avec des équipements plus adaptés et moins de pénibilité. Actuellement, nous pourrions embaucher trois personnes, deux chaudronniers et un monteur, ce qui nous permettrait de développer l’entreprise, mais nous ne trouvons pas de candidats. » Cet été, le chef d’entreprise a même posté une offre sur le Bon Coin qui lui a permis d’embaucher un jeune en CDI dans les jours suivants et il hésite à placarder une affiche devant ses locaux pour signifier que Secmo recrute.
