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L’AS Nancy Lorraine rachetée par des investisseurs internationaux
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L’AS Nancy Lorraine rachetée par des investisseurs internationaux

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Après plus de trois ans de recherches, le patron de l’AS Nancy Lorraine Jacques Rousselot a trouvé les repreneurs de son club de football de cœur. L’actionnaire majoritaire cède ainsi sa place à plusieurs investisseurs internationaux. Le nouveau président Gauthier Ganaye promet que les ambitions financières ne prendront nullement le pas sur les objectifs sportifs.

Gauthier Ganaye, Nordiste de 33 ans, prend la suite de Jacques Rousselot à la tête de l'AS Nancy Lorraine depuis 1994 — Photo : Lucas Valdenaire

C’est un jeune homme de 33 ans qui vient de s’asseoir dans le fauteuil de président de l’AS Nancy Lorraine. Gauthier Ganaye s’est officiellement présenté à la presse ce lundi 4 janvier quelques jours après l’annonce du rachat du club. Le nouvel homme fort des rouges et blancs n’en est pas à sa première expérience footballistique. Le Nordiste, juriste de formation, est passé par le RC Lens avant de devenir directeur général du club de Barnsley (Angleterre) et président de l’OGC Nice. Gauthier Ganaye tient les rênes du club d’Ostende en première division belge depuis le mois de juin 2020 et ne compte pas les lâcher malgré sa prise de poste en Lorraine : il garde donc les deux casquettes jusqu’à nouvel ordre.

Des investisseurs américains chinois et indiens

« Pourquoi je viens à Nancy ? Parce que le club a un public et un stade qui n’ont pas à rougir de ceux que nous pouvons trouver en Ligue 1. Je compte également sur son centre de formation toujours très performant ». Son projet ? « L’objectif à court terme est de se sortir de cette 17e place et d’obtenir le maintien en Ligue 2. Ensuite, il faudra construire une équipe pour jouer le haut de tableau et retrouver la Ligue 1 ». Le redressement espéré sera donc sportif mais aussi financier. « Il n’y a pas de modèle économique en Ligue 2, analyse Gauthier Ganaye. Les clubs comme le nôtre ont un déficit structurel à chaque fin de saison. Nous allons donc tenter de le combler en faisant des économies. Il faudra surtout être performant dans la vente de joueurs ». Voilà pourquoi le centre de formation nancéien, reconnu dans toute la France, a pesé dans la balance avant de parapher le contrat de vente.

Quant au montant de la transaction, rien ne filtre : la valeur du chèque reste, pour l’instant, confidentielle. Un chèque signé par une poignée d’investisseurs internationaux au dernier jour de 2020. Parmi les actionnaires engagés figurent Gauthier Ganaye mais aussi des spécialistes de l’immobilier et du sport : le sino-américain Chien Lee et l’américain Pacific Media Group, tous deux propriétaires de l’OGC Nice de 2016 à 2019 et impliqués à Barnsley en Angleterre, au FC Thun en Suisse, sans oublier Ostende en Belgique. L’indien Krishen Sud et l’américain Partners Path Capital ont, eux aussi, mis au pot. La répartition du capital, elle, n'a pas été dévoilée.

« Il ne s’agit pas d’un fonds d’investissement, répète Gauthier Ganaye. Ce sont des investisseurs privés qui se regroupent pour faire une opération. Il n’y a donc pas de pressions à court terme sur le club. L’idée n’est pas de faire une plus-value rapide, même si le but reste celui d’un chef d’entreprise. Une chose est sûre : pour que l’opération profite à tous, il faut une équipe compétitive et des succès sur le terrain. Ma feuille de route tient sur le long terme. »

« Le modèle à un seul actionnaire n’est plus possible »

Quatre jours plus tôt, c’est Jacques Rousselot qui faisait face aux journalistes pour sa dernière conférence de presse après 27 années passés à la tête de l’ASNL. Dans les entraves du stade Marcel-Picot, le Meurthe-et-Mosellan n’a pas caché son émotion : « Je suis très ému, déchiré. Mais je pense que nous avons fait le boulot. Même s’il y en a qui nous tue et qui nous décrie, nous l’avons fait avec cœur. Nous avons toujours fait le travail comme il nous semblait bon de le faire pour le bien de l’institution. » Jacques Rousselot, jusque-là actionnaire majoritaire de la SASP Nancy Lorraine (CA 2019 : 9,9 M€ ; salariés : 150), était président du club au chardon depuis 1994. À plusieurs reprises, l’ancien patron des centres Leclerc a pioché dans sa fortune personnelle pour assainir les comptes et éviter, entre autres, une descente en National à l’été 2019.

Dès la saison 2016-2017, le surnommé JR annonçait son intention de vendre mais les recherches se sont éternisées. Les dernières négociations avec plusieurs actionnaires chinois, ponctuées par quelques revirements, n’ont finalement pas abouti. Suffisant pour mettre les nerfs des supporters à rude épreuve. Mais depuis ce 31 décembre 2020, c’est bien un consortium qui reprend la suite d’un seul homme après trois décennies de gestion familiale. « Force est de constater que le modèle économique qui est le mien, à savoir un seul actionnaire, n’est plus possible, analyse Jacques Rousselot. Pour assurer la pérennité d’un club, compte tenu de la situation actuelle, de la pandémie et du manque de ressources des clubs de football, il faut des moyens. Et des moyens, nous ne pouvons en trouver qu’à travers des investisseurs costauds […] possédant des surfaces financières. C’est comme cela que nous permettrons au club de se maintenir en Ligue 2 et en Ligue 1, et ainsi retrouver ses lettres de noblesse ».

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