Créer un modèle alternatif à l’assurance traditionnelle, telle est l’ambition de la start-up nantaise Yakman (10 salariés) créée en 2016 par Bertrand Favre. « Nous appliquons le principe du financement participatif à la couverture de risques. Les membres d’un groupe se couvrent mutuellement face à un aléa commun. À la fin de vie de la cagnotte, les fonds résiduels non utilisés sont redistribués entre les adhérents. Cela incite à plus de responsabilité et à limiter la fraude dans une démarche vertueuse », explique le fondateur. Après avoir essayé de distribuer le concept directement auprès des consommateurs, la jeune pousse a rapidement pivoté vers un modèle en B to B to C, en raison de l’importance des coûts et des efforts de pédagogie à effectuer pour promouvoir une telle offre auprès du grand public.
Une plateforme technologique en marque blanche
Désormais, Yakman cible les distributeurs de produits d’assurance de tous types : assureurs, courtiers, banques, opérateurs téléphoniques, commerçants… La jeune pousse met à disposition de ses clients une plateforme technologique en marque blanche, habillée à leurs couleurs, permettant de gérer le parcours client de bout en bout, de la souscription du produit d’assurance à la gestion des sinistres. Outre la technologie, Yakman fournit des produits d’assurance, sur catalogue ou sur mesure. « Nous fournissons à nos partenaires une solution souple et rapide pour élargir leur offre avec de nouveaux produits. Le client final bénéficie, pour sa part, d’une expérience nouvelle en assurance avec un parcours 100 % digital et rapide, avec l’engagement de régler les sinistres sous 72 heures », souligne Bertrand Favre. Ces assurances couvrent tous les aléas de la vie. Premier client de Yakman, la Caisse d’Epargne propose ainsi un produit intitulé " Coup de pouce ". Il permet aux jeunes ayant raté plus de deux fois leur permis de conduire d’obtenir une aide pour financer des heures de conduite supplémentaires. Enfin, Yakman accompagne ses partenaires dans l’animation de leur communauté de clients en mettant l’accent sur la prévention des risques.
Levées de fonds pour accélérer
Une première levée de fonds réalisée en plein confinement au printemps 2020 a permis à la jeune pousse de lever 250 000 euros en amorçage auprès de Pays de la Loire Développement, Groupama Loire Bretagne et trois business angels, parmi lesquels un courtier en assurance. Yakman prépare actuellement un second tour de table « plus important » pour la fin du premier semestre 2021. L’objectif est d’accélérer le développement commercial en recrutant une dizaine de personnes. « Les confinements ont été durs pour nous, notamment en raison de l’annulation des salons dédiés à l’assurance. Nous espérons cependant signer au premier trimestre 2021 avec deux nouveaux partenaires : un assureur et un courtier grossiste », indique le dirigeant. Outre le développement commercial, le futur financement doit permettre à Yakman d’enrichir son offre en produits de santé et de prévoyance. L’étape suivante sera de développer le concept dans d’autres pays européens.
