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Idéa accélère malgré la crise
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Idéa accélère malgré la crise

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Le groupe Idéa suit sa feuille de route qui doit l'amener à franchir la barre des 1.000 salariés en 2016. L'activité du Nazairien est tirée par la logistique industrielle, qu'il enrichit avec le rachat de SEIN dans le Nord.

— Photo : Le Journal des Entreprises

Fin 2011, le Nazairien MTTM changeait de nom pour devenir Idéa groupe et annonçait un plan de développement devant permettre au logisticien de porter ses effectifs de 700 à 1.000 collaborateurs à l'horizon 2016, et son chiffre d'affaires de 70 à 110 millions d'euros. Un pari pour le moins audacieux alors que la conjoncture est plus qu'incertaine. « Nous tenons nos engagements. Depuis novembre 2011, nous avons recruté 70 collaborateurs », indique Bruno Hug de Larauze, P-dg d'Idéa Groupe, moins de 18 mois après le lancement de ce projet stratégique.

« En matière de logistique industrielle, il nous manquait une implantation dans le Nord pour les domaines de l'énergie et de l'offshore."

L'activité du groupe nazairien est notamment tirée par ses activités d'emballage et de logistique industrielle pour les secteurs de la navale, de l'aéronautique, du militaire et de l'énergie.

Reprise du Nordiste SEIN

Dans ces secteurs, Idéa se développe hors de ces bases ligériennes et étoffe son maillage de l'Hexagone. Le Nazairien vient ainsi de reprendre les six sites du Nordiste SEIN (Société d'emballages industriels du Nord, 6 M€ de CA), spécialiste de l'emballage industriel. « En matière de logistique industrielle, il nous manquait une implantation dans le Nord pour les domaines de l'énergie et de l'offshore. Nous sommes sortis de nos bases régionales et on tend de plus en plus à être un acteur national de la supply chain, avec une offre commerciale structurée », note Bruno Hug de Larauze.

À Cherbourg, où Idéa Emballage et Idéa Logistique accompagnent en particulier DCNS et le ministère de la Défense, le groupe a également doublé la surface de ses entrepôts pour les porter de 5.000 à 10.000 m². « Nos clients nous font de plus en plus confiance et nous les accompagnons de façon plus globale dans la gestion de leurs projets », ajoute Bruno Hug de Larauze. Cette stratégie porte déjà ses fruits puisque l'activité d'Idéa Logistique a bondi de 15 % en 2012, quand le chiffre d'affaires consolidé du groupe passait de 70 à 75 millions d'euros.

Manque de visibilité sur le port de Nantes Saint-Nazaire

Pour son activité historique d'opérateur portuaire, Idéa doit composer avec un trafic en baisse sur le port de Nantes Saint-Nazaire, mais aussi avec un manque de visibilité en matière de réglementation. « Les investissements que nous avons projetés sur le port sont pour le moment gelés car nous sommes en attente des évolutions du plan de prévention des risques technologiques (NDLR : PPRT) à Montoir. Il faut un compromis entre le tout économique et le tout sécuritaire, mais il faut vite que les règles du jeu soient définies. Sans cela, comment peut-on engager de tels investissements ? », interroge le dirigeant nazairien.

Cette incertitude réglementaire touche également l'activité vrac agroalimentaire d'Idéa. Dans ce domaine, le groupe a pris le contrôle, fin 2012, de la société MVA afin d'augmenter ses capacités de stockage dans le domaine des céréales. Nécessitant quatre millions d'euros d'investissement, l'extension programmée de ses silos reste en effet conditionnée à la définition du PPRT.

16 millions investis

Malgré ces freins, le groupe nazairien aura néanmoins investi seize millions d'euros en 2012 ! Dont deux millions dans sa nouvelle unité de séchage de graines de la Grande Paroisse à Montoir, mais aussi dans ses systèmes d'information. Pour sa branche transport, Idéa repart également de l'avant. « Nous avons rationalisé Idéa Transport. Les sites d'Ancenis et de Bouguenais sont redevenus "in bonis" ce qui nous a permis de réembaucher. Mais nous restons très prudents sur les équilibres en raison des incertitudes fiscales qui pèsent sur le secteur en France, avec notamment l'éco-taxe.

Dans le transport, on a l'impression de courir avec des boulets aux pieds face à la concurrence étrangère », déplore Bruno Hug de Larauze. Malgré ces contraintes réglementaires et fiscales, Idéa entend bien tenir son plan de développement. « Dans un contexte difficile, c'est bien aussi de souligner ce qui marche », sourit Bruno Hug de Larauze.

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