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Hervé Raineteau : « J’ai vendu mon entreprise car j’étais épuisé ! »
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Hervé Raineteau : « J’ai vendu mon entreprise car j’étais épuisé ! »

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Après 17 ans à la tête d’une société de nettoyage qu’il a fondée, Hervé Raineteau a jeté l’éponge et cédé son entreprise de 60 salariés. Il raconte dans un livre son expérience de dirigeant de PME, avec ses joies et ses peines.

Hervé Raineteau a voulu témoigner de son parcours de dirigeant — Photo : olivier

Vous venez de publier « Joies et peines d’un chef d’entreprise ». Pourquoi avez-vous écrit ce livre qui relate votre expérience de chef d'entreprise ?

Hervé Raineteau : En 2002, à 33 ans, j’ai créé, seul, mon entreprise de nettoyage à Cholet que j’ai cédée en avril 2019 avec 60 collaborateurs. J’ai eu envie de raconter ce cheminement, tout ce que j’ai vécu depuis les difficultés de la création jusqu’à la cession. Lorsque l’on est dirigeant, tout est souvent compliqué. Cela commence dès la création de l’entreprise et cela se poursuit avec la gestion du personnel, les banques, l’administration. Avant même d’avoir embauché un salarié, je me suis déjà retrouvé devant les Prud’hommes… Dans ce livre, j’ai aussi voulu aussi casser cette image de patrons qui gagnent des millions. Pour ma part, je dégageais 2 600 euros par mois en travaillant 70 heures par semaine, 12 mois par an et même les jours fériés. J’évoque d’ailleurs aussi dans le livre la vie de famille, qui partage aussi les difficultés du chef d'entreprise. Mais l’objectif de cet ouvrage n’est pas de régler des comptes ou de décourager les dirigeants ou les créateurs d’entreprise. J’essaie donc d’apporter aussi des solutions, car il est trop facile de critiquer sans proposer. J’ai d’ailleurs sous-titré le livre Pensons le changement avant de changer le pansement !

Quel constat dressez-vous ?

H.R : Un dirigeant doit être un couteau suisse et spécialiste en tout. Quand l’entreprise s’est développée, j’ai commencé à la structurer. Mais lorsque l’on est petit, on a de petits soucis, et plus on grandit, plus ils deviennent importants. Le plus difficile et le plus épuisant, c’est la gestion de l’humain. j’ai connu aussi de très belles joies, avec des rencontres exceptionnelles, de salariés comme de clients. Autour de moi, j’entends de plus en plus de dirigeants qui se disent épuisés et veulent vendre leur entreprise. Il y a vraiment un modèle économique à repenser, car l’écart se creuse entre le législateur et la réalité du terrain. Si on continue la complexification, les TPE-PME vont disparaître, alors que c’est là que sont les plus belles richesses.

Dans quel état d’esprit êtes-vous aujourd’hui ?

H.R : J’ai vendu mon entreprise car j’étais moralement et physiquement épuisé. J’ai mis un an à me rétablir et je ne dors mieux que depuis ce mois de juillet. J’ai aussi pris une année pour écrire ce livre, et cela m’a coûté moins cher qu’un psy ! Pour la première fois, j’ai pu m’autoriser cet été trois semaines de vacances. Je n’ai aucun regret d’avoir cédé mon entreprise, encore moins par rapport à la conjoncture actuelle. Maintenant, je n’ai plus cette pression psychologique et je suis reparti vers d’autres choses. Je témoigne de mon expérience et suis prêt à aider aussi des entrepreneurs J’accompagne des repreneurs, je vends des prestations de services et j’ai un tas de projets mais je les ferai sans salarié.

« Joies et peines d’un chef d’entreprise », par Hervé Raineteau, aux Éditions 2HR, 199 pages – Disponible à Cholet ou à l’adresse @email. Les bénéfices sont reversés à la maison Ronald McDonald de Nantes, qui accueille les familles d’enfants hospitalisés au CHU.

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