Saint-Nazaire
Grâce au plan de relance, Rabas Protec s'ouvre à de nouveaux marchés
Saint-Nazaire # Industrie # Conjoncture

Grâce au plan de relance, Rabas Protec s'ouvre à de nouveaux marchés

S'abonner

90 % de l’activité de Rabas Protec est tournée vers l’aéronautique, secteur affaibli par la crise du Covid-19. 800 000 euros de subvention de l’État, dans le cadre du plan de relance, vont aider la PME de Saint-Nazaire à s’orienter vers de nouveaux marchés.

La PME nazairienne Rabas Protec veut faire passer la part de son activité dédiée à l'aéronautique de 90 % aujourd'hui à 70 % dans cinq ans — Photo : Rabas

Elle est l’une des toutes premières entreprises des Pays de la Loire à avoir été retenue par l’État pour bénéficier du fonds de soutien aux investissements de modernisation pour les secteurs automobile et aéronautique acté dans le plan de relance.

800 000 euros d’aide vont permettre à la PME Rabas Protec (14 M€ de CA en 2019, 115 salariés), installée à Saint-Nazaire, de se tourner vers d’autres marchés que celui de l’aéronautique dont elle dépend fortement. La crise de l’aérien a certes fait flancher ce sous-traitant, mais il n’entend pas vaciller complètement.

Touché par la crise de l'aéronautique

"Cette aide va déjà nous permettre de ne pas enclencher de plan social et de préserver tous les emplois. Nous allons mettre en place l'activité partielle de longue durée en novembre, le temps que l’activité reprenne et de nous diversifier", décrit Stéphane Guillotin, directeur général de Sofira. Cette holding de 15 salariés, basée à Saint-Nazaire et propriété de Jean-Pierre Rabas, chapeaute à la fois Rabas (80 salariés) et Rabas Protec (19 salariés).

Rabas, qui usine les pièces pour avions tels que des rails de siège ou des éléments du fuselage, en produit en moyenne 30 000 par mois et a pour principaux clients Airbus, Stelia ou Safran. La PME produit à 90 % pour l’aéronautique et, pour la part restante, essentiellement l’automobile, le naval et le ferroviaire. Son chiffre d’affaires souffre des secousses de l'aérien, passant de 11,2 M€ avant la crise à 8 M€ estimés cette année.

L’autre entité du holding Sofira, Rabas Protec, traite les pièces usinées, applique des traitements anticorrosion et les peint. Travaillant exclusivement pour Rabas, elle a par ricochet vu son activité décroître, le chiffre d’affaires passant de 2,2 M€ à vraisemblablement 1,7 M€ cette année.

Favorable à un prêt de main-d’œuvre

"Avec la subvention de l’État, poursuit Stéphane Guillotin, nous allons pouvoir nous attaquer à de nouveaux marchés qui ne nécessiteront pas de peinture (des riverains de l'usine dénoncent la présence dans la peinture utilisée par Rabas de chrome VI, un élément jugé cancérigène, NDLR), mais uniquement des traitements de protection. Nous regardons actuellement avec des clients potentiels lesquels pourraient être utilisés. Ces traitements sont à l’étude."

Rabas Protec pourrait s’orienter vers le marché des pièces d’automobile, vélo, moto, vers celui du portail en aluminium, etc. L’ambition est que, dans les cinq années qui viennent, l’aéronautique représente non plus 90 % mais 70 % des débouchés de l'entreprise.

En attendant, le sous-traitant doit laisser passer l’orage de la crise. Stéphane Guillotin se dit intéressé par le dispositif de mise à disposition temporaire de salariés prôné par la Région Pays de la Loire. "Nous souhaiterions y participer, dit-il, d’une part pour aider les entreprises qui ont besoin de personnel qualifié ou à faire qualifier par une formation, et d’autre part pour éviter que nos salariés, administratifs comme ouvriers, se retrouvent au chômage partiel." Si rien n’est acté à ce jour, Stéphane Guillotin se dit "ouvert" aux propositions.

Saint-Nazaire # Industrie # Conjoncture # Capital