Elle fait figure de pionnière dans le monde du transport routier breton. GFS (Gautier Fret Solutions), entreprise de transport et de logistique basée à Noyal-sur-Vilaine, a décidé de mettre en œuvre plusieurs dispositifs afin de contribuer à la préservation de l’environnement. Un pari audacieux quand on sait que le secteur des transports dans son ensemble est le principal émetteur de CO2 en France, avec 39 % des émissions totales de gaz à effet de serre. En mars 2021, cette ETI qui compte 470 collaborateurs, a signé la charte Objectif CO2, élaborée par le ministère de l’Écologie, l’Ademe et les organisations de transport routier. À l’échelle locale, la volonté est tout aussi forte. "En juin dernier, nous nous sommes engagés auprès de la métropole rennaise en signant la charte locale des bonnes pratiques en matière de logistique urbaine", explique Jean-Yves Gautier, président de GFS.
Un porteur 100 % électrique
Cet engagement fort accompagne la dynamique globale de l’entreprise. Installée sur huit agences en Bretagne, elle effectue une activité de distribution industrielle sur 50 destinations françaises et assure 6 000 livraisons quotidiennes dans le Grand Ouest. "Nous sommes leader sur notre secteur d’activité, précise Jean-Yves Gautier. Avec un chiffre d’affaires de 57 millions d’euros, GFS retrouve aujourd’hui son niveau de croissance d’avant crise sanitaire." Pour répondre à ses ambitions écologiques, l’ETI a mis la main au portefeuille. Depuis la fin 2020, l’arrivée de seize camions nouvelle génération a permis une diminution de 7 % de la consommation de carburant. Six tracteurs à gaz naturel liquéfié ont également rejoint le parc de véhicules et deux stations de carburant au B100 (colza) sont désormais installées sur deux sites. Passionné de technologie, Jean-Yves Gautier est passé à la vitesse supérieure en acquérant un porteur 100 % électrique, livré par Volvo Trucks France l’été dernier. Avec 200 km d’autonomie, ce poids lourd, silencieux et maniable, permet de livrer la métropole rennaise, jusqu’au centre-ville.
Moderniser l’image du transport routier
Ce pas en avant en faveur de la transition énergétique a également une autre vertu : le recrutement de nouveaux collaborateurs. L’entreprise, qui compte 220 conducteurs, veut convaincre de nouveaux talents. "Aujourd’hui, nous devons remplacer des conducteurs qui partent en retraite, explique Julie Pionnier, directrice des ressources humaines. Or, le métier de routier a une mauvaise image. Il est urgent de changer les représentations." L’engagement de GFS en faveur de l’environnement pourrait bien être un atout pour attirer les jeunes générations. "L’environnement est une préoccupation majeure chez les jeunes. La rémunération n’est plus le critère principal, cette nouvelle génération a d’autres attentes. D’ailleurs, quand nous recevons des personnes en entretien, elles nous parlent presque toujours de notre nouveau camion électrique !" En France, il manque 50 000 conducteurs. Julie Pionnier est confiante : "On peut être transporteur et être sensible aux questions d’environnement. C’est un axe intéressant pour attirer de nouveaux collaborateurs, hommes comme femmes. C’est attractif."
