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Chabas&Besson, le sur-mesure du vérin hydraulique
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Chabas&Besson, le sur-mesure du vérin hydraulique

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Le PDG de Chabas & Besson aime à dire que son usine est à même de produire « le mouton à 5 pattes » du vérin hydraulique. L’entreprise aux 46 salariés dont le siège est au Poiré-sur-Vie est actuellement aux petits soins d’une pièce imposante de 14 tonnes.

— Photo : Chabas&Besson

Il acquiesce, puis euphémise avec un sourire dans la voix : « C’est vrai, ce n’est pas souvent que nous avons un vérin de 14 tonnes en réparation ». Souhaitant être précis, Marc Bédère, PDG de Chabas & Besson, ajoute : « Il équipe le barrage de la Rance (Ndlr, en Ille-et-Vilaine) et date de 1962 ». Cette pièce gigantesque de 13 mètres de long en réfection à l’atelier de Fontenay-le-Comte est une illustration de taille d’une tendance pour cette entreprise de 46 salariés, spécialisée dans la conception, la fabrication et la réparation de vérins hydrauliques. Suite à la crise due au Covid, « nous sommes davantage sollicités pour la maintenance que pour fournir des produits neufs, observe le PDG, nos donneurs d’ordre cherchent, dans une logique d’économie, à ce que leur outil soit en bon état ».

L’activité réparation représentait 36 % du chiffre d’affaires de Chabas & Besson en 2019 (lequel se chiffre au total à 5,7 millions d’euros) « et nous serons au moins à ce ratio cette année », note Marc Bédère. Il poursuit : « Nous sommes repérés sur le marché pour être en mesure de réparer des vérins de grande taille, et notre différentiation est d’être capable d’apporter des améliorations aux produits, d’accompagner le client, grâce à notre bureau d’études ».

Ce dernier est situé au Poiré-sur-Vie, l’adresse du siège social et également le lieu de production des vérins. « Du sur-mesure », précise aussitôt le PDG qui emploie à plusieurs reprises le terme de « mouton à cinq pattes » pour qualifier les produits qui sortent de l’usine vendéenne. Ce qui peut se résumer par cette phrase : « Ce sont nos clients qui sont inventifs, nous nous avons une expertise sur le vérin hydraulique que nous mettons à leur service ».

Du sarcophage de Tchernobyl aux phares des Maserati en passant par les centrales nucléaires

Les exemples sont plus évocateurs que de longues explications : « Nous pouvons fabriquer de très gros vérins pour de très grosses écluses pour la régulation du niveau d’eau de la Seine à Paris comme nous l’avions fait il y a trois ans, ou travailler comme en 2015 sur le sarcophage de Tchernobyl. En ce moment, avec le service R & D, nous sommes sur des voiles de propulsion des paquebots. ». Impossible de chiffrer précisément d’une année sur l’autre l’évolution du nombre de produits conçus tant l’activité est variable : Chabas & Besson est en mesure de fabriquer un vérin à 400 euros comme un autre de plusieurs dizaines de milliers. « Nous avons fabriqué une quarantaine de vérins pour Maserati qui tiennent dans une main et utilisés pour lever les trappes de phares escamotables, comme nous sommes capables de produire des vérins très techniques pour le nucléaire. »

L'entreprise emploie 46 salariés dont un tiers aux fonctions support. — Photo : Chabas&Besson

Sur ce marché du vérin hydraulique, des entreprises proches géographiquement comme la Serta, également basée au Poiré-sur-Vie, ou SAH Leduc à Ligné (Loire-Atlantique) sont-elles des concurrentes ? « Plutôt des collègues, qui eux font dans la grande série », selon Marc Bédère, actionnaire majoritaire de Chabas & Besson, accompagné par des capitaux risqueurs tel qu’Océan Participations (filiale du Crédit Mutuel). Et de souhaiter à cet égard que son entreprise « reste dans la niche du sur-mesure » où les marges sont « préservées ». En parallèle, « le développement de l’activité se fera sur le service, à savoir la réparation mais aussi l’accompagnement du client, en lui proposant de l’expertise, de l’assistance technique. » Au fait : pour réparer le vérin géant de 14 tonnes, 200 heures de travail sont nécessaires.

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