BlueReg monte en puissance. Avec un chiffre d'affaires de 6,2 millions d'euros généré en 2016, en progression de 107 % par rapport à l'exercice précédent, la société sophipolitaine de conseil en affaires réglementaires pour l'industrie pharmaceutique double sur le fil le nº1 français du secteur. Et n'entend pas s'arrêter là, elle qui réaffirme ses visées à l'international où elle réalise déjà 20 % de ses facturations.
Les perspectives du Brexit
Après Londres en 2015, c'est en effet à New York que le groupe vient d'ouvrir une nouvelle filiale, avant de s'engager dans une démarche exploratoire en Asie. « L'idée est, d'une part, de renforcer notre visibilité auprès des laboratoires du monde entier. En cela, il est essentiel d'être présent en Angleterre, d'autant plus qu'avec le Brexit, le pays devrait revenir à un système d'autorisation de mise sur le marché national ouvrant ainsi des perspectives de business intéressantes. De l'autre, il s'agit de constituer une porte d'entrée pour les laboratoires et biotechs étrangers qui souhaitent enregistrer et commercialiser un produit en France ou en Europe, et inversement », explique sa présidente, Corinne Schmitz, l'une des dix dirigeantes d'entreprise saluées par le premier palmarès Women Equity Sud-Est.
Une centaine de laboratoires accompagnés
Il faut dire que l'industrie du médicament, en France comme ailleurs, est régie par un ensemble de dispositifs extrêmement complexes qui ne cessent d'évoluer et poussent les laboratoires ne disposant pas des expertises en interne à externaliser tout ou partie de ce pan d'activité pour se recentrer sur des points plus stratégiques. « Nous intervenons dès le stade de développement du produit jusqu'à sa mise sur le marché et même après puisque nous délivrons aussi un service de pharmacovigilance qui consiste à collecter les informations sur leurs potentiels effets indésirables », détaille la dirigeante. Depuis sa création en 2011, la société a ainsi accompagné une centaine de laboratoires, petits et grands. Et ce au travers de quatre entités nées à partir de 2015, suite à la réorganisation du groupe : BlueReg France, pour les problématiques de mise sur le marché franco-françaises, BlueReg Europe, son pendant à l'échelle européenne, BlueReg UK et, depuis 2016, Pharma Blue.
La pépite Pharma Blue
« C'est un établissement pharmaceutique exploitant qui permet à des biotechs françaises ou des laboratoires étrangers de distribuer leurs médicaments innovants à certains centres hospitaliers dans le cadre d'autorisations temporaires d'utilisation délivrées par l'Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) », précise Corinne Schmitz. Autrement dit, Pharma Blue facilite l'accès à des traitements innovants pour des patients souffrant de maladies rares ou graves sans qu'ils aient besoin d'attendre la fin de la procédure d'autorisation de mise sur le marché. Et ce, tout en permettant aux biotechs « de tenir le cap jusqu'à ce qu'elles obtiennent leur statut d'établissement commercial en France ».
Doubler de taille
Très porteuse, selon Corinne Schmitz, cette activité qui représente déjà près 20 % du chiffre d'affaires du groupe est destinée à se développer significativement dans les années à venir. D'autant que BlueReg s'est dimensionné pour répondre à la demande. L'entreprise a en effet doublé ses effectifs l'an dernier, passant d'une vingtaine à une quarantaine de personnes, des pharmaciens, des ingénieurs, des scientifiques et PhD essentiellement. Des recrutements qui anticipent une croissance - de 30 à 50 % en fonction des entités - qui devrait permettre au groupe, « bénéficiaire depuis son lancement », de doubler à nouveau de taille d'ici à 2019.
