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Toiles de Mayenne : le réveil de la « belle endormie »
Mayenne # Industrie

Toiles de Mayenne : le réveil de la « belle endormie »

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En juin 2018, le tribunal de commerce retenait le dossier porté par le sarthois Jérôme Couasnon pour la reprise de Toiles de Mayenne, en redressement judiciaire depuis un an. Le dirigeant veut donner un nouvel élan à l'historique manufacture, installée depuis plus de deux siècles dans le petit village de Fontaine-Daniel, rattaché à la commune de Saint-Georges-Buttavent, dans le nord du département .

Toiles de Mayenne veut redonner un nouvel élan à sa production, entre autre avec de nouvelles collections de tissus plus contemporains — Photo : Olivier Hamard JDE

En portant le dossier de reprise de Toiles de Mayenne devant le tribunal de commerce en juin 2018, Jérôme Couasnon entendait conserver les emplois et le savoir-faire ancestral de la manufacture créée en 1806 à Fontaine-Daniel. Plus d'un an après son arrivée à la tête de l’historique maison mayennaise, le dirigeant, qui a travaillé auparavant en France et à l’international dans de grands groupes pendant de nombreuses années, veut reconquérir une clientèle de particuliers et de professionnels.

Un investissement d’un million d’euros

Sur 600 références, Toiles de Mayenne propose depuis un an 150 nouveaux tissus. Un symbole fort pour Jérôme Couasnon, le nouveau dirigeant de l’entreprise textile, aujourd’hui actionnaire majoritaire de l’entreprise, au côté d’un groupe d’investisseurs locaux et parisiens. « La société était une belle endormie, avec un savoir-faire reconnu et de beaux produits. Cette image de qualité était intacte mais les côtés tendance et modernité avaient été un peu oubliés.

Nous avons conservé les 84 salariés et je suis arrivé avec une nouvelle équipe, entre autres une directrice de création, et un regard neuf. » Un regard neuf et une volonté de réorganiser la production : comité de management, nouvelle collection, redémarrage de l’atelier de tissage, arrêté depuis 2017, ouverture de quatre magasins et rénovation de 8 boutiques sur les 18 de la marque, à Paris et dans les grandes villes. Au total, un investissement d’un million d’euros. « Nous fabriquons environ deux tiers de produits confectionnés, précise Jérôme Couasnon, coussins, rideaux ou encore canapés, et un tiers de tissus vendus au mètre. Ils sont commercialisés dans nos magasins ou chez des partenaires. Nous travaillons aussi pour une clientèle d’architectes d’intérieur ou d’aménageurs. »

Plusieurs leviers de croissance

Le chiffre d’affaires de Toiles de Mayenne, de 6,4 M€ en 2018, devrait se situer entre 6,5 et 7 millions cette année, avec un objectif à 10 millions d’ici 3 à 5 ans. L’entreprise, qui a embauché pour atteindre une centaine de salariés, dont une quarantaine dans les différentes boutiques, a retrouvé une croissance depuis deux trimestres. « Nous avons modifié notre sourcing, avec de plus en plus de matières venant de France, explique Jérôme Couasnon. Pour exemple, le lin vient d’une filature du Nord et l’impression est effectuée majoritairement à Laval, par les tissus de la Vénière, qui sont aussi actionnaires. Nous avons revu nos prix, en restant au-dessous de ceux de nos concurrents. Nous mettons en avant la qualité, le 100 % made in France et nos nouvelles collections sont très bien perçues. »

Un peu plus d’un an après la reprise, Jérôme Couasnon semble avoir réussi son pari : la production et les ventes ont augmenté. Et le dirigeant voudrait voir un jour la marque Toiles de Mayenne franchir les frontières. « L’objectif est de réaliser la moitié de notre chiffre auprès des particuliers et l’autre auprès des professionnels et à l’étranger. Aujourd’hui, l’export représente 7 à 8 % du chiffre d’affaires. Il y a là aussi un autre levier de croissance. »

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