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Coronavirus : pour le FC Metz, un scénario du pire à 8 millions d'euros
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Coronavirus : pour le FC Metz, un scénario du pire à 8 millions d'euros

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Difficile pour le club professionnel de football FC Metz de chiffrer l’impact économique de la crise liée à l’épidémie de coronavirus tant que la décision concernant l’annulation ou le report du championnat de France n’est pas arrêtée. Le scénario du pire pourrait coûter 8 millions d’euros au club, selon son président Bernard Serin.

Les travaux de construction de la nouvelle tribune du stade du FC Metz sont à l'arrêt — Photo : ©Metz Lor’N’Verif

Cette fois-ci, même le football n’y résiste pas. La résilience habituelle d’un milieu qui ne connaît pas la crise ne pouvait pas prévoir que toutes ses compétitions soient arrêtées. Au FC Metz, qui dispose d’un budget annuel de 40 millions d’euros, l'épidémie de coronavirus Covid-19 pourrait constituer un manque à gagner de 8 millions d’euros si le scénario du pire se produit : l’annulation du championnat français de football. Car le club serait contraint de faire une croix sur les 5 millions d’euros de droits télévisuels qu’il lui restait à percevoir ainsi que sur les 3 millions d’euros de la billetterie.

Des matchs à huis clos ?

Photo : © Jonathan Nenich

« L’arrêt du championnat me semble impensable. Il reste 200 millions d’euros de droits télévisuels à distribuer en France et 2 milliards d’euros au total dans les cinq grands championnats européens. Des entreprises ont recommencé le travail. Le foot doit pouvoir reprendre dans des conditions encadrées. Évidemment la sécurité sanitaire est la priorité. Mais au Bayern Munich (club de football allemand, NDLR) par exemple, l’entraînement pourrait reprendre par groupes de deux joueurs qui ne sont jamais en contact. En Allemagne, les discussions sont entamées pour savoir si le championnat peut reprendre à huis clos avant la levée du confinement, avance Bernard Serin, le président du FC Metz. Nous pourrions trouver des solutions : jouer à huis clos et contrôler les joueurs, arbitres, délégués de match, ramasseurs de balle, pour assurer le spectacle télévisuel. Les compétitions doivent aller à leur terme, il en va aussi de l’équité sportive », martèle-t-il.

« L’arrêt du championnat me semble impensable. En France il reste 200 millions d’euros de droits télévisuels à distribuer »

Si cela devait être le cas, il pourrait y avoir des conflits d’intérêts entre les instances : la Ligue professionnelle de football qui s’appuie sur les matchs de championnat en France, la Fédération Française de Football qui trouve son équilibre économique dans la diffusion des matchs de l’équipe de France, l’UEFA qui compte sur les recettes télévisuelles liées aux coupes d’Europe…

Recours au chômage partiel

« Nous n’avons plus de recettes, plus d’activité. Même notre centre de formation au Sénégal est fermé. Heureusement nous pouvons bénéficier des aides de l’État. Nous avons recours au chômage partiel pour nos 120 employés », confie le président. Plafonné à 4,5 fois le SMIC, le dispositif de chômage partiel est suffisant pour le personnel administratif. Pour ce qui est des sportifs… Selon France Bleu, Habib Diallo gagnerait 80 000 € bruts par mois, Opa N’Guette, Vincent Pajot et Dylan Bronn 70 000 €. « Sur l’ensemble de nos employés, nous avons pu diviser la masse salariale par deux. Mais elle reste très importante », affirme le président.

Dévalorisation des joueurs

À ce souci s’ajoute celui de la perte de valeur des joueurs : selon le Centre International d'Etude du Sport (CIES), l’arrêt des compétitions engendrerait une dévalorisation des effectifs européens de l’ordre de 28 %, en prenant en compte l’âge des joueurs, la durée du contrat, la trajectoire de carrière et les performances récentes. Au FC Metz, la dévalorisation serait de 22,2 %, faisant passer la valeur globale de l’effectif de 90 à 70 millions d’euros. « Tant que nous ne saurons pas si les championnats vont reprendre ou non, il est impossible de savoir quel sera l’impact économique sur le club », assure Bernard Serin.

La crise du coronavirus a également un impact sur le chantier de rénovation de la tribune sud du stade Saint-Symphorien, un projet à 60 millions d’euros dont 45,5 millions aux frais du FC Metz aujourd'hui à l’arrêt. Les entreprises Demathieu Bard et Costantini ont cessé leurs travaux dans l'enceinte. Le président Serin tempère : « Nous sommes en discussion pour la reprise du chantier sur certains postes afin d’avoir cette nouvelle tribune pour le coup d’envoi de la prochaine saison. »

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