CES de Las Vegas : après leur voyage, les entreprises régionales rêvent du jackpot
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CES de Las Vegas : après leur voyage, les entreprises régionales rêvent du jackpot

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Une vingtaine d’entreprises de la région Grand Est (dont 12 start-up) a fait le voyage jusqu'à Las Vegas début janvier pour tenter leur chance au Consumer Electronic Show (CES), ce salon international dédié à l'innovation dans l'électronique grand public. Vivoka, Fizimed, Pharmagest, Blakmill, BVR : cinq sociétés alsaciennes et lorraines reviennent sur leur participation et sur ce qu'elles en espèrent pour Le Journal des Entreprises.

— Photo : Fizimed

Vivoka

« Gargantuesque, mais très onéreux. » La start-up messine Vivoka s’est rendue pour la première fois de son existence au CES de Las Vegas en janvier dernier, accompagnée par la CCI Grand Est. « Nous sommes partis à sept, cela a représenté un investissement de plusieurs dizaines de milliers d’euros. Nous y étions en mode start-up : budget serré et deux chambres d’hôtel en tout », explique William Simonin. Mais le CEO de Vivoka ne regrette pas le déplacement. « Nous nous attendions bien sûr à un événement significatif, mais nous avons été véritablement bluffés, tant par la quantité que la qualité des exposants présents. » La start-up messine est même revenue du CES « avec de nouvelles solutions technologiques pour notre produit ». Vivoka a en effet conçu un hologramme doté d’une intelligence artificielle, dans le domaine de la domotique. « Nous devons à présent débriefer les centaines de cartes de visite que nous avons glanés et les contacts que l’on a eus, mais c’est évident qu’il faudra qu’il y ait un retour sur investissement de ce déplacement. »

Fizimed

La start-up strasbourgeoise Fizimed prévoit un lancement commercial de son innovation, une sonde de rééducation périnéale couplée à une application ludique sur smartphone, d’ici au deuxième trimestre 2018. En France, voire en Europe d’abord, « avant d’attaquer le marché américain en 2019 », indique sa dirigeante et cofondatrice, Emeline Hahn. Quand elle entend parler d’une délégation Grand Est en constitution pour participer au CES de Las Vegas, elle n’hésite pas à inscrire son entreprise. « Nous avons bénéficié d’un coaching pour préparer notre stand, d’une aide financière de la Région Grand Est et des rendez-vous pro ont pu être fixés avant notre arrivée à Las Vegas. Nous avons aussi été coachés pour préparer nos punchlines en anglais », détaille la jeune femme, qui revient fatiguée mais ravie du salon, ainsi que deux de ses associés l’ayant accompagnée. « Nous avons été interviewés par la BBC, j’ai participé à une table ronde « Women in tech », rencontré des investisseurs, des distributeurs, des partenaires potentiels et même des femmes prêtes à être nos ambassadrices aux USA », se félicite-t-elle. De par la forte présence française sur le salon, Fizimed a aussi gagné en visibilité à l’échelle nationale et prévoit de retourner au CES l’année prochaine.

Pharmagest

Le directeur des solutions e-santé de Pharmagest (CA : 130 M€ ; effectif : 900), Yannis Nahal, tient à rester discret sur le montant dépensé par son entreprise pour exposer au CES de Las Vegas. « Nous sommes une société composée de gens pragmatiques : nous allons maintenant travailler pour revenir sur notre investissement. » L’année dernière, une équipe de Pharmagest s’était déplacée de Nancy jusqu’à Las Vegas pour évaluer l’intérêt d’exposer au CES : « Nous sommes partis en éclaireurs et avons compris le potentiel d’un salon comme celui-ci », précise Yannis Nahal. « C’est le seul lieu qui permet de s’ouvrir aussi vite à l’international. » En enregistrant 350 contacts dans le monde entier, l’équipe de huit personnes envoyées par Pharmagest va maintenant plancher sur le « temps de suivi » du salon : « Cette phase a déjà commencé, les échanges sont intéressants ». Pour autant, si Pharmagest a consolidé ses relations avec ses partenaires à l’international, pas de grosses signatures avec de nouveaux clients : « Ce n’est pas le lieu », assure Yannis Nahal, qui estime que pour réussir à intéresser lors du CES, il ne faut pas arriver les mains vides. « Nous avons pu démontrer la pertinence de nos innovations, notamment en ce qui concerne l’utilisation de l’intelligence artificielle sur l’accompagnement des patients. »

Blakmill et BVR

Blakmill et BVR, deux sociétés strasbourgeoises, sont parties ensemble au CES, en marge de la délégation Grand Est. « BVR, qui a développé un bracelet connecté a vu un potentiel de synergies entre nos produits », indique le CEO de Blakmill, dont la solution permet de coupler plusieurs smartphones à des casques de réalité virtuelle pour faire vivre à plusieurs usagers la même expérience. « Nous avons investi dans deux stands communs, un dans l’univers « objets connectés », l’autre dans le segment « réalité augmentée et virtuelle », ce qui nous a permis de démultiplier le nombre de visiteurs », se félicite Frédéric Moreaux, très impressionné par le salon. « On a pris une grosse claque, tant au niveau des technologies présentées que du nombre journalier de visiteurs. On est ravis des contacts que l’on a eu qui nous ouvrent de nouvelles perspectives, dans l’univers de l’éducation mais aussi de la sécurité par exemple. »

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