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Vendée : « Comment les PME recrutent sur un territoire dont le taux de chômage est le plus bas de France »
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Nicolas Ducept président du Club d'entreprises du Pays de Pouzauges Vendée : « Comment les PME recrutent sur un territoire dont le taux de chômage est le plus bas de France »

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Comment recruter avec un taux de chômage de 4,3% ? En Vendée, pour répondre à leurs besoins de main d'oeuvre dans une situation de plein emploi, les entreprises la jouent collectif et main dans la main avec les collectivités. Explications à Pouzauges de Nicolas Ducept, président du Club d'entreprises local et directeur des opérations chez Mecapack.

Sur le territoire de Pouzauges, entreprises, élus, collectivités, etc., jouent collectif pour trouver des solutions aux problèmes de recrutement — Photo : Mecapack

Le Journal des Entreprises : En tant que président du Club d'entreprises du Pays de Pouzauges (800 entreprises) et directeur des opérations chez Mecapack, vous avez organisé, avec la communauté de communes de Pouzauges (10 communes, 24 000 habitants), le 28 juin, une rencontre entre différents acteurs locaux et régionaux de la formation et de l'emploi : Pôle Emploi, Medef, clubs d'entreprises, écoles, élus, agences de travail temporaire… Quel était l'objectif de cette initiative ?

Nicolas Ducept : Comme beaucoup d'entreprises, nous sommes confrontées à des difficultés de recrutement, d'autant plus grandes que, sur notre territoire, le taux de chômage est bas (4,3 %), que nous sommes implantés dans une zone rurale, que les offres en main-d’œuvre ne correspondent pas forcément aux besoins des entreprises…

« Nous avons fait le choix de refuser la fatalité et de prendre nos responsabilités. »

Nous avons récemment consulté 500 entreprises du territoire pour estimer leurs besoins en recrutement : sur 100 réponses, nous avons détecté 337 intentions d'embauche dans les deux ans à venir. Chez Mecapack, nous avons actuellement 15 postes ouverts pour un effectif de 175 salariés. Comme je ne veux pas me résoudre à régler ce problème en débauchant les salariés d'autres entreprises du territoire, ni uniquement en augmentant les salaires au risque de mettre en difficulté l'entreprise si la conjoncture se retourne, nous avons imaginé des solutions plus innovantes, plus agiles.

Quelles solutions avez-vous mises en œuvre ?

N.D. : Nous avons fait le choix de refuser la fatalité et de prendre nos responsabilités. Plutôt que d'incriminer telle ou telle institution, nous avons préféré jouer collectif et coconstruire avec tous les acteurs du territoire des actions concrètes pour faire bouger les lignes et booster notre attractivité. Le but de cette rencontre est de faire se rencontrer les différents acteurs et de valoriser les actions engagées.

Sur le terrain, quelles actions avez-vous déjà menées ?

N.D. : Nous avons essayé de construire un projet cohérent entre les différents acteurs pour proposer, non plus seulement un projet professionnel, mais un projet de vie sur notre territoire. Cela signifie, par exemple, qu'au niveau d'une commune un salarié qui serait embauché par une de nos entreprises aura un seul interlocuteur au niveau de la commune qui va l'aider à trouver un logement pour sa famille, une école pour ses enfants…

Nous avons également une base d'emplois à la disposition des conjoints. Cela favorise la mobilité et accroît l'attractivité de notre territoire. Nous travaillons avec le conseil départemental pour construire un plan de formation professionnel adapté aux besoins des territoires de Mortagne-sur-Sèvre, des Herbiers et de Pouzauges.

« Nous sommes persuadés que de nos contraintes de recrutement peuvent naître une dynamique et des actions innovantes. »

Je citerais également l'opération "C dans la boîte", que nous avons imaginée et déployée localement pour ouvrir le monde de l'entreprise aux jeunes. Au début, 10 entreprises participaient. Aujourd'hui, elles sont 30 à avoir reçu 580 jeunes, à qui les métiers en tension ont été présentés par les salariés eux-mêmes, en racontant leur quotidien, leur parcours…

Nous avons également des projets dans les classes, des événements avec les parents. Nous sommes persuadés que de nos contraintes de recrutement peuvent naître une dynamique et des actions innovantes.

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