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Tronico développe une machine analysant des tests Covid
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Tronico développe une machine analysant des tests Covid

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Le Vendéen Tronico spécialisé dans le composant électronique et qui s’est diversifié dans le médical voici quelques années, développe un équipement analysant des tests Covid. Le fruit d'une collaboration avec le CNRS.

Patrick Collet, directeur général de Tronico : "Je ne m'explique pas l'absence de réponse de la Haute Autorité de Santé — Photo : Tronico

Quand la science et l’électronique œuvrent de concert, cela donne EasyVid. Derrière ce nom, une machine en mesure d’analyser des tests Covid développée par Tronico, une PME implantée à Saint-Philibert-de-Bouaine en Vendée et appartenant au groupe familial parisien Alcen. Début novembre, le Département de la Vendée a fait l’acquisition de 16 de ces équipements destinés à des Ehpad.

Cette avancée technologique est un peu une symbiose entre le monde de la recherche et celui de l’entreprise. Tronico s’est doté d’un bureau d’études en 2008 pour développer ses propres produits. Ce spécialiste de composants électroniques de 600 salariés (400 en France, 200 au Maroc) travaille avant tout pour l’aéronautique. La crise qui secoue ce secteur a d’ailleurs fortement affecté le chiffre d’affaires de l’ETI dont l’activité est toujours aux deux tiers tournée vers l’aérien : il glisse de 82 millions d’euros en 2019 à 70 millions d’euros en 2020. « Du moins, j’espère les atteindre », précise le directeur général de Tronico Patrick Collet.

Des résultats en 40 minutes

Parmi les réflexions engagées au sein du bureau d’études qui comprend autant des scientifiques que des électrotechniciens, l’une a tourné autour de la biologie couplée à l’électronique. Et voici comment il y a cinq ans, Tronico s’est retrouvé à travailler sur le sexage des poussins, pour éviter de tuer les mâles en cherchant leur ADN sur la coquille de l’œuf. Une recherche faite en collaboration avec le CNRS de Montpellier. Puis, début 2020, face à l’épidémie de coronavirus, Tronico est sollicité par le même laboratoire pour réutiliser la technologie dans l’objectif de créer un test ainsi qu’une machine en capacité de les analyser.

Le CNRS de Montpellier, en lien avec SkillCell (Guadeloupe), une autre société du groupe Alcen, met alors au point le test salivaire PCR baptisé EasyCov. Pour les analyser, Tronico développe donc sa machine EasyVid, qui permet d’obtenir un résultat en 40 minutes : « Entre 20 et 30 personnes de la R & D ont travaillé sur ce projet depuis début mars », relève le directeur, très impliqué dans les recherches que mène son entreprise

Une étude effectuée auprès de 700 patients du CHU de Montpellier en septembre a, selon Patrick Collet, « prouvé l’efficacité d’EasyCov et d’EasyVid ». Mais le 28 novembre, la Haute Autorité de Santé précisait que certes la sensibilité des tests était satisfaisante pour les personnes symptomatiques avec une efficacité de 84 %, mais pas pour les malades asymptomatiques. Un frein au développement de la machine de Tronico qui les analyse.

Avant que cette décision -contestée par le professeur du CHU de Montpellier ayant mené l’étude- ne soit rendue, Easy Cov et EayVid avaient pourtant trouvé des premiers débouchés à l’étranger. "500 machines ont été vendues, annonce Patrick Collet, dont quelques-unes à l’aéroport de Djibouti pour tester les voyageurs en moins d’une heure." Des contacts ont été pris avec Aéroports de Paris.

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