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Tronico ne veut plus être qu’un sous-traitant
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Tronico ne veut plus être qu’un sous-traitant

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Depuis 10 ans, Tronico planche sur de nouveaux produits pour se détacher de la sous-traitance. Le fabricant vendéen de composants électroniques investit 3 millions d’euros chaque année depuis 5 ans et fait travailler 60 ingénieurs pour se positionner sur des marchés de niche à fort potentiel. Des efforts qui portent enfin leurs fruits.

— Photo : Jéromine Doux - JDE

Cela fait 10 ans que Tronico travaille pour ne plus être qu’un simple sous-traitant. La crise a fait changer l’entreprise vendéenne de positionnement : « L’année 2008 a été très violente pour nous. Notre chiffre d’affaires a été divisé par deux en 2009, nous avons été obligés de licencier 30 personnes », raconte Patrick Collet, le directeur général de ce fabricant de composants électroniques. À l’origine, la société de Saint-Philbert-de-Bouaine travaille en sous-traitance pour des géants de l’aéronautique, du secteur médical ou d’autres domaines. Le problème : « nos marges dépassent rarement les 2 % », confie le dirigeant. Pour gagner en rentabilité et assurer la pérennité de l’entreprise, Patrick Collet a donc décidé de développer ses propres marques. « Nous sommes partis d’une feuille blanche. Passer d’une société de production à une entreprise qui innove, cela prend du temps. Aujourd’hui, nous avons un bureau d’études de 60 ingénieurs et nous commençons tout juste à récolter les fruits de nos efforts », poursuit le dirigeant vendéen. Tronico investit 3 millions d’euros chaque année depuis cinq ans dans ce repositionnement.

Mesure de la toxicité de l’eau

Grâce à ses efforts, la société vendéenne a réussi à développer des technologies innovantes pour se positionner sur des marchés de niche à fort potentiel. Elle a notamment lancé le « Tame-power », un convertisseur destiné notamment aux voitures à hydrogène et commercialisé aux quatre coins du monde. L’entreprise a également développé le « Tame-water », une technologie permettant d’évaluer la toxicité de l’eau et de savoir si elle est potable. « Aujourd’hui, certaines substances comme l’arsenic peuvent se retrouver dans l’eau potable. Notre technologie permet de détecter ce type de contamination », précise le dirigeant qui cible notamment les pays africains, souffrant de problèmes d’eau.

10 % de croissance annuelle

Ces innovations, mises sur le marché il y a environ deux ans, représentent à peine 10 % du chiffre d’affaires de la société. Mais l’objectif est que cette part monte à 30 % dans les années à venir. Réalisant 85 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2019, Tronico affiche 10 % de croissance annuelle. L’activité de sous-traitance demeure donc la principale activité de l’entreprise vendéenne qui employait 250 salariés il y a quinze ans et en dénombre aujourd’hui 800, notamment grâce à une entité au Maroc de 350 salariés. Pour ses clients, Tronico développe notamment la partie électronique du cœur artificiel Carmat et travaille sur un implant pour lutter contre les fuites urinaires.

Et Patrick Collet guette toutes les opportunités. « Nous avons une personne en VIE (volontaire international en entreprise) au Royaume-Uni qui tissent des liens avec les sociétés britanniques, confie-t-il. En cas de Brexit fort, si certaines sociétés veulent délocaliser leur production, nous leur trouverons des solutions. » L’export représente à peine 15 % du chiffre d’affaires de la société mais 90 à 95 % des produits qu’elle fabrique se retrouvent in fine en dehors de l’Hexagone.

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